Note |
Il existe deux éditions dont la page de titre est quasiment identique parues en 1755 sous l'adresse - fictive - de Louvain: - une édition (A) considérée comme l'originale qui aurait en fait été imprimée à Francfort à en croire l'auteur (lettre à l'Académie française du 14 novembre 1755) - une édition jumelle (B) dont le titre et la préface, réputée avoir été rédigée par Jean-Henri Maubert de Gouvest, sont apparemment sortis du même atelier (non identifié), mais dont le reste de l'ouvrage (p. 1-161) sortent d'un atelier différent.
D’après la BnF, cet atelier pourrait être lausannois, les caractères étant identiques à ceux de l’édition lausannoise de la Guerre littéraire (v. voltaire-gue-lit-59). Cette hypothèse va dans le sens de l'accusation portée par Voltaire à l'encontre de François Grasset, accusé de mettre sous presse sans l'aveu de l'auteur une édition de la Pucelle à partir d'un manuscrit provenant de Maubert de Gouvest. Si Grasset a été impliqué dans cette édition, force est toutefois de constater qu'elle n'a pas été imprimée à Lausanne: le papier et les caractères typographiques (Haas, Bâle) dénotent bien une origine helvétique, mais un des deux seuls éléments décoratifs utilisés dans le corps du texte ne fait pas partie du matériel utilisé par les deux ateliers actifs à Lausanne à cette date ; en revanche, cet élément figure au sein de motifs composés ornant divers ouvrages sortis des presses de Pierre Pellet à Genève, qui pourrait donc y avoir pris part.
Quoi qu'il en soit de la responsabilité de Grasset, les deux éditions jumelles publiées en 1755 pourraient bien provenir d'un même libraire-éditeur, qui aurait publié deux éditions coup sur coup en mettant à contribution, pour une partie de l'édition au moins, un imprimeur suisse, probablement genevois. |