gaetzi

Claudine Gaetzi (Orbe)
Ellénore

[…] Je n’ai gardé, du texte rédigé par Adolphe, que les fragments où il rapporte, en discours direct ou indirect, des phrases prononcées par Ellénore, ainsi que les passages des lettres qu’elle a écrites. Ainsi, mon livre “revu et corrigé� est un livre avec des manques, un livre sur le manque, le manque d’amour, la passion manquée. C’est un livre où manquent les explications et les justifications d’Adolphe. Et matériellement, c’est un livre sans couverture. […]Ne garder que les phrases dites ou écrites par Ellénore dans le roman, tout en respectant la mise en page, implique de se retrouver avec beaucoup de pages blanches. En dessinant et en peignant, je n’ai pas voulu représenter le point de vue d’Ellénore, ni transcrire, sur un mode non verbal, le récit d’Adolphe ; j’ai plutôt cherché à exprimer ce jeu incessant d’alternances, qui rend le roman particulièrement fascinant, entre amour, lassitude, passion, indécision, fidélité, lâcheté, faiblesse, cruauté, tendresse, sévérité, complaisance, mensonges, vérité, analyse lucide, ressassement aveugle. Aux sentiments incertains et aux humeurs sombres d’Adolphe, s’oppose l’amour inconditionnel, lumineux, violent, d’Ellénore, un amour désespéré, qui la mènera à la mort.

Livre (182 x 120 cm) imprimé et dessiné (crayons, aquarelle, pigments, gesso, liant acrylique sur papier Winsor & Newton 130 g), formé de 14 cahiers cousus main. Mise en page : Mathias Antonietti.

Exemplaire unique réalisé en octobre 2015.

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