chamchinov

Serge Chamchinov et Anne Arc (Granville – F)
Une phrase trouvée dans un livre de Benjamin Constant

«Tout à coup Ellénore s’élança par un mouvement subit ; je la retins dans mes bras : un tremblement convulsif agitait tout son corps ; ses yeux me cherchaient, mais dans ses yeux se peignait un effroi vague, comme si elle eût demandé grâce à quelque objet menaçant qui se dérobait à mes regards : elle se relevait, elle retombait, on voyait qu’elle s’efforçait de fuir ; on eût dit qu’elle luttait contre une puissance physique invisible qui, lassée d’attendre le moment funeste, l’avait saisie et la retenait pour l’achever sur ce lit de mort.»

Le choix de cette phrase n’a pas été fait par hasard. Il s’agit de la culmination du roman, c’est le moment crucial marquant le dernier instant, le passage entre la vie et la mort. Par les lignes détournées, courbées, de ses dessins, Serge Chamchinov saisit ce moment, en générant des tensions visuelles qui expriment une puissance physique invisible, un désir de la vie qui s’éloigne, et des multiples regards du passé réunis dans un instant. La gestualité des dessins entre en correspondance avec la densité des collages d’un autre artiste, Anne Arc qui propose sa vision graphique des rythmes d’écriture de Benjamin Constant. Les mots-graphismes réalisés en noir éclatant sont implantés dans l’espace des dessins et deviennent des éléments plastiques de la composition commune.

Livre dépliant orné de 20 dessins à l’encre de Chine de Serge Chamchinov et de textes calligraphiés découpés par Anne Arc sur du papier noir contrecollé (430 x 212 mm), reliure original formée de plats de carton recouverts de papier japon ornée d’un décor formé de deux bandes verticales de carton noir.

Exemplaire unique réalisé en octobre 2015.

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