Archives de catégorie : Techniques

La gravure dans tous ses états

La pratique de la gravure accompagne Catherine Bolle depuis ses premiers pas dans le monde de la création plastique.

L’intérêt de la jeune artiste pour ce moyen d’expression doit être replacé dans le contexte d’une époque que rêvait d’un art qui excède le groupe très fermés des collectionneurs.
En multipliant les exemplaires et en diminuant les prix,
la gravure offrait une alternative à l’oeuvre unique.

Pour l’étudiante qu’elle était, aux Beaux-Arts, à Sierre, l’investissement en matériel était par ailleurs assez modeste, au moins pour la lino et la xylogravure, techniques dans lesquelles elle fit ses premières armes, avant de se découvrir dans les années 90, au contact de Raymond Meyer, à Pully, une passion pour la gravure en taille-douce qui ne s’est plus démentie depuis. Peut-être la petite gravure de Pietro Sarto que son père, lui-même peintre de talent, lui offrit à l’occasion de la visite l’exposition « La gravure en creux des origines à nos jours » au Château de La Sarraz, en 1974, n’est-elle pas étrangère à ce choix.

Quoi qu’il en soit, la taille-douce, principalement la pointe sèche, mais aussi l’eau-forte et l’aquatinte, sont à la base de très nombreux livres, qu’ils soient entièrement gravés (texte et images) ou de les gravures soient associées à des textes typographiés ou incorporées à des interventions.

Estampages

Parallèlement aux techniques traditionnelles de gravure (bois gravé, taille-douce, lithographie), Catherine Bolle s’est livrée à des expériences d’estampage direct de feuilles de papier sur des pierres naturelles enduites d’encre charbonneuse ; cette technique élémentaire, qui remonte à l’aube de la gravure, permet d’obtenir, en jouant sur la transparence, des effets de traces et contrastes saisissants.

Livres peints

Plus souple et plus spontané, ne nécessitant pas un investissement financier important, le livre peint offre un espace de liberté particulièrement intéressant. Réalisés à une ou plusieurs unités, toute forcément dissemblables, les livres peints constituent un terrain d’expérimentation important dans la démarche « littéraire » de Catherine Bolle.

Les Cahiers du lac

La collection Cahiers du lac, publiée à l’enseigne des Editions Traces, à Genève, regroupe des livres d’un format identique (31 cm) réalisés à la pointe sèche et au crayon de couleur, imprimés par Raymond Meyer à Pully sur un papier spécifique teinté d’azur par l’artiste. Chaque cahier (le premier et le dernier exceptés) convoque un auteur à partir du texte duquel Catherine Bolle conçoit l’ensemble, dans un souci de cohérence et d’amicale complicité.
1 Catherine Bolle, Phosphène, 2008 (12 f. sous chemise)
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5
2 Olivier Thomann, Cohérence, 2008 (6 f. doubles sous chemise gravée)
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5 ; – 1 ex. marqué EA 1/1
3 Salah Stétié, L’air pur, 2009 (7 f. sous chemise teintée)
– 8 ex. justifiés et signés de I à VIII
4 Matthieu Messagier, L’autre lac, 2009 (4 f. doubles sous chemise de papier fort beige)
– 8 ex. num. de 1/8 à 8/8
5 Sylviane Dupuis, Ascèse de l’éclair, 2009 (10 f. non reliées dans un coffret)
– 6 ex. num. de 1 à 6
6 Olivier Thomann, Seconde main, [2010] (12 f. dans un coffret)
Le texte d’Olivier Thomann recouvre, à la manière d’un palimpseste,
un texte de   Catherine Bolle intitulé La chaîne humaine
Présenté comme le 5ème, ce cahier est en fait le 6ème, produit début 2010
– 7 ex. num. de 1/7 à 5/7
7 Catherine Bolle, Rompre le ciel comme s’il était de verre, 2010 (8 f. dans un coffret décoré)
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5

Le Temps cerné, suivi de Le Silence (2011)

Le Temps cerné, suivi de Le Silence
Deux poèmes inédits de Salah Stétié, pointe sèche, dessin et pigments de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2011 « Cahier des itinéraires »
Impression: Raymond Meyer, Pully
1 vol. dépliant dans un coffret rehaussé par l’artiste ; 31 cm
Coffret réalisé par Daniel Boulenaz, Vevey
– 7 ex. num. de 1/7 à 7/7, tous différents les uns des autres
Ex n° 2/7

Jouets dispersés aux enchères insolvables de l’enfance (2009)

Jouets dispersés aux enchères insolvables de l’enfance
Texte inédit de Matthieu Messagier, intervention artistique et phototypies de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2009
Phototypie : Imprimerie nationale, Ivry-sur-Seine
[24] p. sous couverture imprimée ; 19 cm
– 3 ex. spéciaux A, B et C avec pointe-sèche
– 15 ex. marqués Ea I à Ea XV ayant un dessin et une aquarelle de page en page
– 15 ex. marqués HC I à HC XV ayant un dessin de page en page
– 3 ex. marqués DL 1 à DL 3 ayant un dessin de page en page
– 64 ex. num. de 1 à 64 avec des aquarelles de part en part
Ex. n° 13

C’est dans l’orbite de la revue Trou, à Moutier, à laquelle elle a été invitée à participer en 1995, que Catherine Bolle a rencontré, par l’entremise de Roger Voser, Matthieu Messagier. La première véritable collaboration entre l’auteur et l’artiste a eu lieu dans le cadre de la publication du recueil Aquamancies, dix poèmes inédits de Matthieu Messagier, accompagnés de dix gravures originales de Catherine Bolle, Samuel Buri, Jorge Camacho, Pierre Courtin, Novello Finotti, Umberto Maggioni, Simon Messagier, Giulia Napoleone, Louis Pons, Yvan Theimer, paru aux Editons Studio d’arte Gibralfaro à Venise en 2004 (planches imprimées par Anna Ziliotto à Vérone).

Né en 1949 dans le Doubs, Matthieu Messagier écrit depuis l’enfance. Après une adolescence partagée entre la Franche-Comté et Paris, il s’installe dans la capitale pour se consacrer entièrement à la poésie, encouragé par ses parents, le peintre Jean Messagier et la céramiste Marcelle Baumann. En 1971, avec Michel Bulteau et Zéno Bianu, entre autres, et grâce à la complicité visionnaire de François Di Dio, l’éditeur du Soleil Noir, il publie le Manifeste électrique aux paupières de jupes. Les livres se succèdent ensuite.
Il s’installe définitivement en 1980, en panne de jambes, dans son pays natal, pas très éloigné de ce « Pays de Trêlles » mythique et introuvable décrit dans un poème en prose de 800 pages.(source : site web « Des écrivains en Franche-Comté »)

Ce qui, noir, prend souffle (2007)

Ce qui, noir, prend souffle
Texte d’Antonio Rodriguez sur des estampages et dessins de Catherine Bolle choisis et mis en page par l’auteur, interventions originales de l’artiste
Genève : Editions Traces, 2007
Impression digitale sur Chine réalisée par Dip SA
1 dépliant (36 p.) dans un cartable ; 20 x 22 cm
– 25 ex. num. de 1 à 25
– 3 ex. d’artiste rehaussés à l’encre marqués EA I à EA III
– 3 ex. d’auteur lettrés A à C
– 3 ex. hors commerce HC I à HC III
– 6 ex. nominaux
Ex. n° 9

La BCU-Lausanne a pu acquérir le recueil unique regroupant, sous le titre Pierre et Montagne, les planches originales (estampage et pointe sèche), réalisées par Catherine Bolle en 1995.


Un Monde fermé, s’ouvrant sur Le Monde des doutes (2005)

Un Monde fermé (par Caroline Fourgeaud-Laville)
s’ouvrant sur
Le Monde des doutes (par Catherine Bolle)
Deux textes écrits en miroir, mais sans lecture préalable des auteurs l’un par l’autre, accompagnés d’une suite de 18 phototypies originales de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2005
Phototypie : Atelier Le livre et l’estampe – Imprimerie nationale, dir. Christian Jourdain, Paris)
64 f. sous chemise de papier calque illustrée, dans un coffret rehaussé par l’artiste; 30 cm
Coffret réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne
– 3 ex. hors commerce comprenant un manuscrit de l’auteur et une phototypie rehaussée par l’artiste, num. HC I/III à HC III/III
– 3 ex. de tête comprenant un manuscrit de l’auteur et trois phototypies rehaussées par l’artiste, lettrés de A à C
– 3 ex. d’artiste num. EA 1 à EA3
– 2 ex. pour le dépôt légal num. DL I/II et DL II/II
– 19 ex. num, de 1 à 19
Ex. marqué EA1, enrichi du manuscrit original du texte de C. Bolle, des négatifs originaux ayant servi au tirage des phototypies, d’une pré-maquette du livre et d’un objet original signé par l’artiste. L’objet consiste en une pierre et 26 tablettes en verre acrylique peintes, photographiées sur une des planches du livre, relatives à la sculpture monumentale intitulée « Lapidaire » réalisée par C. Bolle pour le bâtiment « La verrière » à Montreux (architectes: Richter et Dahl Rocha, chef de projet : Martin Iölster) ; la pierre, provenant des excavations réalisées pour les fondations, a servi à définir la gamme des couleurs du bâtiment, gamme qui a été expérimentée en miniature sur les tablettes de verre acrylique.

Première collaboration de Catherine Bolle avec Christian Jourdain, à l’Imprimerie nationale, qui a attiré son attention sur la technique de la phototypie. Appelée aussi photocollographie, héliotypie, albertypie, en allemand lichtdruck (impression par la lumière), en anglais collotype, la phototypie est un procédé d’impression de grande qualité, à l’encre grasse, au moyen de gélatine bichromatée et insolée.

Lymphe (2005)

Lymphe
Texte de Salah Stétié, cinq empreintes sur calque et deux dessins de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2005
Typo : Imprimerie nationale, Paris
5 f. doubles (textes), 5 f. doubles et 2 pl. (calques) sous chemise illustrée (calque), dans un coffret rehaussé par l’artiste; 30 cm
Coffret réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne, rehaussé par l’artiste
– 3 ex. hors commerce numérotés HC I/III à HC III/III, comprenant un manuscrit de l’auteur et, dans une impression labile et dessinée, un bois de l’artiste
– 3 ex. de tête lettrés de A à C, comprenant un manuscrit de l’auteur et trois bois labiles rehaussés par l’artiste
– 3 ex. d’artiste numérotés EA 1 à EA 3
– 3 ex. pour le dépôt légal numérotés DL I/III à DL III/III
– 28 ex. numérotés de 1 à 28, tous signés par l’auteur et par l’artiste
Ex. « EA 3 », enrichi de diverses interventions originales de l’artiste

La rencontre entre Catherine Bolle et Salah Stétié s’est faite à Paris par l’intermédiaire des Editions TranSignum. Leur directrice, Wanda Mihuléac, après avoir abandonné l’idée d’un livre avec Jacques Derrida, souhaitait en effet marier les talents de Salah Stétié et de Catherine Bolle. Le projet se concrétisa finalement sous l’égide des Editions Traces.

Iliennes (2004)

Iliennes
Texte de Michèle Bolli ; intervention artistique de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2004
Typo : Jo Cecconi, Chêne-Bourg
12 f. doubles sous couverture imprimée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm + 2 planche (66 x 56 cm)
– 5 ex. d’artiste rehaussés à l’encre, marqués EA I à EA V
– 5 ex. d’auteur lettrés de A à F
– 30 ex. num. de 1 à 30
Ex. marqué EA 1, rehaussé à l’encre par l’artiste, enrichi d’un dessin original signé (au format du livre) et de 2 planches préparatoires

Michèle Bolli, théologienne et écrivaine née en 1945 à Porrentruy, vit à Lausanne depuis 1968. Spécialiste du langage et des traditions sapientiales en théologie, elle est en charge de plusieurs enseignements et collabore avec la Faculté de théologie de l’Université de Lausanne et l’Université Biblique du Costa Rica. Sa réflexion se situe à l‘interface entre la réflexion théologique, les traditions chrétiennes et la culture. Aumônière auprès du Service de l’éducation spécialisée, elle défend une approche psychosociologique de la spiritualité.
Elle est également l’auteur de plusieurs recueils de poèmes, Déploie tes densités (1982), Traverse la nuit océane (1994) et Laisses : seuils, soufrières, margelles (1998).

Ma vie dans ma bouche (2004)

Ma vie dans ma bouche
Dix poèmes d’Henri Meschonnic, intervention artistique de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2004
10 f. doubles sous couverture imprimée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 19 cm
– 5 ex. d’artiste rehaussés à l’encre, EA I à EA V
– 5 ex. réservés à l’auteur, lettrés A à E
– 30 ex. num. de 1 à 30
Ex. marqué « EA II »

« Il voulait traduire ce que les mots ne disent pas, mais ce qu’ils font. Il plaçait le rythme au coeur du langage et n’envisageait pas de critique de l’un qui ne fut pas d’abord implacable démontage de l’autre. Longtemps professeur de linguistique et de la littérature à Paris VIII, traducteur et théoricien de la traduction, Henri Meschonnic, qui vient de disparaître à 77 ans, était un poète en toutes choses. Il écrivait, s’exprimait, réfléchissait en poète. Pas une de ses activités qui ne fut marquée du sceau de la poétique. Il laisse une oeuvre immense, abondamment commentée en France et à l’étranger, dominée par sa traduction de la Bible (traduit de l’hébreu, Gallimard, 1970) et la critique des « traductions de traductions » qu’elle contient en creux. » (Paul Durand,dans La Répuiblique des lettres – le blog de Pierre Assouline , 9 avril 2009)

La Lumière est dans les choses (2003)

La Lumière est dans les choses
Poèmes d’Israël Eliraz traduits de l’hébreu par l’auteur, intervention artistique (dessin, empreinte et encre) de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2003
1 vol. + une carte (66 x 56 cm) repliée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm
– 13 ex. spéciaux, dont une carte et un objet, recueil acrylique, réalisés par l’artiste
– 4 ex. hors commerce marqués HC I à IV
– 5 ex. d’auteur lettrés A à E
– 4 ex. d’artiste lettrés EA I à IV
– 4 ex. réservés
– 15 ex. numérotés de 1 à 15
Ex. marqué HC IV, avec carte peinte originale et recueil acrylique

La BCU-Lausanne conserve en outre un exemplaire unique d’un premier travail de recherche plastique de Catherine Bolle sur ce texte, sous forme de 9 feuillets gravés (20 x 32 cm), réalisé en 2002.
Une dixième planche, contenant le poème n° XIII, manque au dossier remis par l’artiste.

C’est Simone Bruneau, drectrice de la Cité internationale des arts, qui a suggéré à Catherine Bolle, alors en séjour à Paris, de prendre langue avec Israël Eliraz, autre pensionnaire de l’institution. Plusieurs projets de collaborations sont nés de cette rencontre.

Israël Eliraz, né à Jérusalem en 1936, a publié des romans, des pièces de théâtre et des opéras (avec le compositeur Joseph Tal). Il se consacre à présent exclusivement à la poésie. Chantre de la concision extrême, il utilise une langue hébraïque moderne traversée de références bibliques. Langue lapidaire: si ses mots sont des pierres, ce sont des pierres d’espérance. Sa poésie est faite de césures et de béances. Polyglotte et fin connaisseur de la langue française, il supervise lui-même ses traductions (14 recueils traduits, dont Petit Carnet du Levant, Abeilles/Obstacles, Comment entrer dans la maison et Dîner avec Spinoza et quelques amis. (source: http://sdl.akadem.org/Bios/Israel_Eliraz.html)

 

 

Treize poires (2003)

Treize poires
Huit poèmes d’Israël Eliraz traduits de l’hébreu par Colette Salem, intervention artistique (dessins, bois, carte, estampage) de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2003
11 doubles f. + une carte (66 x 56 cm) repliée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm
– 4 ex. spéciaux, dont un poème manuscrit de l’auteur et un objet réalisé par l’artiste, justifiés I à IV
– 5 ex. contenant une carte de l’artiste, marqués EA I à EA V
– 5 ex. réservés à l’auteur, lettré A à E
– 1 ex. réservé à PM
– 17 ex. numérotés de 1 à 17
Ex. marqué « EA IV » contenant une carte peinte originale

Itaca n’est pas très loin d’ici (2003)

Itaca n’est pas très loin d’ici
Sept poèmes d’Israël Eliraz traduits de l’hébreu par l’auteur, intervention artistique (dessins, empreinte et encre) de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2003
9 doubles f. + une carte repliée sous couverture imprimée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm
– 4 ex. spéciaux, dont un poème manuscrit de l’auteur et un objet réalisé par l’artiste, justifiés I à IV
– 5 ex. d’artiste rehaussés à l’encre, marqués EA I à EA V
– 5 ex. réservés à l’auteur lettré A à E
– 1 ex. réservé à PM
– 17 ex. numérotés de 1 à 17
Ex. marqué « EA IV » rehaussé à l’encre

La BCU-Lausanne conserve en outre un exemplaire unique de de la première intervention de Catherine Bolle sur ce texte, sous forme d’un leporello (42 cm) constitué de 12 pointes sèches et 7 empreintes originales sur papier Braille (2002).


Les Tremblements du monde I (2002)

Les Tremblements du monde I
Texte de Michel H. Favre, interventions plastiques de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2002
6 f. doubles sous couverture dessinée, dans un étui ; 31 cm
Etui réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne
Livre produit à 20 exemplaires non numérotés, tous différents, constitué de 3 feuillets doubles portant le texte manuscrit de l’auteur et 3 feuillets doubles de papier calque avec les interventions de Catherine Bolle (estampage et peinture)

C’est lors de l’exposition « Ombres, griffures et lumières », présentée à Vevey par le Cabinet cantonal des estampes en 1990 que Michel H. Favre a découvert le travail de Catherine Bolle. Une amitié durable est née de cette rencontre. Plusieurs oeuvres monumentales de l’artiste ont rejoint la collection d’art de l’entreprise Dupont-Nemours, à Genève, et c’est au contact de cette relation que Catherine Bolle a repensé complétement son rapport au verre acrylique, dont elle excelle à jouer sur les transparences et les reflets.

Ta main aveugle (2002)

Ta main aveugle
Cinq poèmes de Jean Mambrino, estampes de Catherine Bolle
Pully : Editions Raymond Meyer, 2002
Typo : Presses centrales, Lausanne
Lithos : Nik Hausmann, Séprais
8 doubles p. + 1 pl. dans un coffret ; 34 cm
4 lithographies et pointes sèches plus une pointe sèche hors texte sur Chine, le tout sous jaquette gravée.
– 2 ex. de tête lettrés A et B accompagnés de la 1ère version de l’ouvrage réalisée en 2000 en taille-douce
– 10 ex. justifiés de I à X enrichis d’un des poèmes manuscrit et signé par l’auteur
– 37 ex. num. de 1 à 37
Ex. de tête « A », enrichi d’un ensemble de 8 dessins originaux de Catherine Bolle sur papier calque (graphite, mine de plomb, crayon blanc) ; ces dessins se répartissent de la sorte: 5 dessins de format 295×210 mm constituant la 1ère version de ce travail, réalisés en octobre 2001 à Paris-Norvins (dont 2 écartés par Jean Mambrino, les 3 restant ayant servi de base à l’illustration publiée), 3 dessins utilisés pour les planches du livre, de format 305 x 255 mm

Jean Mambrino (1923-2008) est une voie originale dans la poésie française contemporaine.
« Soutenu par Jules Supervielle, son premier recueil, Le Veilleur aveugle, paraît au Mercure de France en 1965 suivi de Clairière en 1974, lequel inaugure un temps de grande abondance poétique et éditoriale. Jean Mambrino vit à Paris depuis 1968, où il assure la critique littéraire de la revue Etudes jusqu’en 2008. Auteur de vingt-et-un recueils de poésie, cet orfèvre du langage a aussi publié quatre ouvrages de critique littéraire qui se présentent comme de magnifiques exercices d’admiration servis par un style d’une exceptionnelle musicalité. Il a édité aussi chez Seghers une Anthologie de la poésie mystique française (1973) ; en 1981, l’un de ses recueils les plus significatifs, L’oiseau-coeur, obtient le prix Guillaume Apollinaire, et il a reçu en 2005 le Prix de Littérature Francophone Jean Arp pour l’ensemble de son oeuvre. » (Claude Tuduri, La poésie de Jean Mambrino)

C’est Raymond Meyer qui a fait découvrir cette voix originale de la poésie contemporaine à Catherine Bolle. Devenus amis, Catherine Bolle, Raymond Meyer et Jean Mambrino ont effectué, après la publication de « Ta main aveugle », un pèlerinage sur les traces des plus grands auteurs ayant vécu en Suisse, par exemple Rilke.

« La poésie est un langage silencieux qui efface ses propres traces, pour qu’on entende ce que les mots ne disent pas. » (Jean Mambrino)


Douze haïku (1998)

Douze haïku
Texte de Silvio Corsini, gravures de Catherine Bolle
Pully : Raymond Meyer, 1998
Deux éditions distinctes, l’une sous forme de livre (leporello, 18 cm, en noir et blanc), l’autre sous forme de planche (100 cm, avec des à-plats en couleurs)
– 12 leporellos, num. de 1/12 à 12/12
Ex. n° 4/12
– 12 planches, num. de 1 à 12
Ex. n° 4

Comme de nombreux génies méconnus, Silvio Corsini a noirci plusieurs carnets et feuillets à l’aide de crayons de fortune. De ce fatras impubliable demeurent quelques instantanés écrits sans autre prétention que celle d’essayer de coucher sur le papier, comme le photographe fixe une image, les (trop) rares instants de grâce offerts par la vie à un homme ordinaire. Moments ténus, où l’émotion vient à la rencontre de l’âme, euphorie fugace, que l’art subtil du haiku permet si bien de traduire.
La relation professionnelle entretenue avec Catherine Bolle dès 1987 s’est transformée petit à petit en une amitié complice dont ce recueil est une manifestation tangible.
Dans sa version sous forme d’une planche de grand format, cet ouvrage constitue une première tentative d’exorciser – ou plutôt apprivoiser! – la gravure en couleur, un champ resté jusqu’ici inexploré.


Enclaves envisagées (1997)

Enclaves envisagées
Texte original de Jean-Louis Giovannoni, 9 photo­gravures de collages originaux de Catherine Bolle
[Lausanne] : chez P[ierre] M[agnenat] ; [Pully] : Ed. Raymond Meyer, 1997
Typo : François Roubin, Genève
9 pl. et 3 f. de texte sous chemise gravée, sous étui ; 29 cm
Etui réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne
– 20 ex. numérotés de 1 à 20 comprenant une suite de neuf collages gravés, un collage original de Catherine Bolle et les trois pages du texte de Jean-Louis Giovannoni manuscrit reporté dans le cuivre
– 6 ex. lettrés de A à F enrichis de 3 états signés
– un exemplaire marqué « PM » comprenant les collages originaux
– 4 ex. hors commerce, marqués EA I à IV
Ex. « B », avec dédicace manuscrite de l’artiste à la BCU

C’est à l’initiative de Pierre Magnenat que s’est produite la rencontre entre Catherine Bolle et Jean-Louis Giovannoni qui, en parallèle à son travail d’assistant social dans un hôpital psychiatrique de la région parisienne, s’adonne à une intense activité d’écriture. Il a fondé en 1977 la revue Les Cahiers du double avec Raphaële George et fait partie depuis 2005 du comité de rédaction de la revue Le Nouveau Recueil. Enclaves envisagées a été écrit en écho aux collages (fragments d’aquatinte, photographies) réalisés par Catherine Bolle pour Pierre Magnenat. Pour animer la convalescence de ce dernier après une opération assez lourde, Catherine Bolle lui a proposé de lui tenir compagnie en dessinant et gravant son portrait. Les collages reproduits en photogravure au grain dans ce livre par Raymond Meyer intègrent à des paysages personnels (la rue des Deux-Ponts, à Pully, l’Ecole d’architecture à Genève, etc.) des portraits réalisés lors de ces séances de pause avec Pierre Magnenat, dont le regard « habite » littéralement le livre.
Le titre Enclaves envisagées a été préféré à celui donné par l’artiste à son travail : Anatomie-paysage

Poèmes de Catherine Pozzi (2005)

Catherine Pozzi, Poèmes
Six dessins sur papier calque de Catherine Bolle, avant-propos de José-Flore Tappy
Lausanne : La Délie (Bibliothèque cantonale et cantonale de Lausanne), 2005
Impression : Jean Genoud S.A., Le Mont-sur-Lausanne
Tirage de la gravure: Raymond Meyer, Pully
1 vol. en feuilles, dans un coffret ; 31 cm
– 1 ex. unique avec les six dessins originaux de Catherine Bolle marqué « 0 »
– 3 ex. enrichis chacun d’un dessin original écarté, marqués « A », « B » et « C »
– 15 ex. enrichis d’une pointe sèche originale de Catherine Bolle, dont trois réservés à l’artiste, num. de I/XII à XII/XII et EA I/III à EA III/III
– 80 ex. dont 10 réservés à l’artiste, num. de 1 à 70, EA 1 à EA 10
Ex. « 0 », comprenant les 6 dessins originaux de Catherine Bolle sur papier calque

Livre de bibliophilie publié à l’initiative de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne dans le cadre de la mise en valeur de la correspondance échangée par Annemarie Schwarzenbach et Claude Bourdet, dans laquelle la poétesse, mère ce dernier, est très présente. Les dessins de Catherine Bolle sont inspirés des six poèmes qui constituent l’essentiel de l’oeuvre conservée de Catherine Pozzi. Cette dernière entretint avec Paul Valéry une relation tumultueuse durant plus de huit ans et fut l’amie de nombreuses figures littéraires de l’entre-deux-guerres, comme Jean Paulhan, Rainer Maria Rilke, Anna de Noailles, Colette, Henri de Régnier ou encore Pierre Jean Jouve.
Cette édition reprend le texte paru dans la collection Métamorphoses chez Gallimard en 1959, établie d’après l’originale de 1935 publiée par Jean Paulhan aux éditions de la revue Mesures.

Joie dans le ciel (2001)

Joie dans le ciel
[Pully], 2001
5 pl. doubles sous chemise peinte, dans un emboîtage ; 41 cm
Extraits de C. F. Ramuz et alternance entre dessins, gravures (pointe sèche) et collages de Catherine Bolle
Exemplaire unique

Livre d’artiste (techniques mêlées) constitué de 5 doubles planches num. 5/20, 9/20, 10/20, 11/20 et 12/20 comportant chacune une double page de l’édition originale de ce texte, parue en 1925 chez Grasset à Paris, point de départ d’interventions gravées et peintes de Catherine Bolle.
Il s’agit du second travail réalisé par Catherine Bolle sur l’oeuvre de C. F. Ramuz, après une suite de gravure inspirée de Pour le Rhône parue en 1988. Il a été présenté le cadre de la Fête de l’écriture, à Vevey, en 2000, puis au Musée de Pully. L’édition envisagée n’ayant pas été réalisée, cet exemplaire est un unicum.

« Ce texte m’a beaucoup intéressée et m’a accompagnée dans des vacances d’hiver aux Grisons […]. Comme dans Hermann Hesse, L’autoportrait, ou j’ai réellement travaillé mon autoportrait, c’est l’écrivain qui se transforme en peintre et qui en décrit une conviction profonde, raffinée, voire tourmentée, la passion simple pour le Ramuz, de la figuration d’une idée que l’on se fait du paradis. » (Extrait d’une lettre jointe au volume adressée à la BCU-Lausanne)

Sagittaire (1994)

Sagittaire
Poème de Clara Blatter écrit en avril 1991 imprimé sur une gravure de Catherine Bolle pliée en quatre, plus une planche détachée
[Genève] : Editions Traces, [1994]
Impression des gravures : Raymond Meyer, Pully
Typo : Thierry Bouchard, Losne
1 f. double + 1 pl. ; 23 cm
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5
Ex. n° 5/5

Première collaboration avec un des typographes français les plus réputés, dont la rencontre a marqué Catherine Bolle. Son atelier était situé au coeur d’un grand jardin, dans l’une des dépendances de la maison familiale, située entre Dijon, Arc-et-Senans et Dôle. Homme de très grande culture, dans la tradition humaniste, il a disparu prématurément, en 2008.

« Thierry, qui aimait pratiquer le grec ancien, avait fait des études de philosophie, rédigé un mémoire de maîtrise à propos de la tragédie chez Hegel et Nietzche. […] Pour cause d’un point et demi de retard, il ne fut pas admis au concours d’entrée de l’Ecole Normale Supérieure. Son destin était ailleurs : en 1974 -il avait 20 ans- il fit l’achat de sa première presse à imprimer. Les vrais spécialistes, les meilleurs témoins et connaisseurs que j’ai pu rencontrer estiment qu’il fut le plus grand typographe de sa génération.»
Alain Paire

Le Dernier été de Klingsor : l’autoportrait (1991)

Le Dernier été de Klingsor : l’autoportrait
Pully : Editions des ateliers Catherine Bolle et Raymond Meyer, 1991
Typo : François Roubin, Genève
8 doubles f. dans un emboîtage ; 34 cm
Suite de 6 eaux-fortes originales de Catherine Bolle inspirées du texte tiré de la nouvelle Le dernier été de Klingsor de Hermann Hesse, traduit par Edmond Beaujon
– 15 suites sur vélin d’Arches num. de 1/15 à 15/15
– un ex. de dépôt légal marqué 0
– 5 ex. rehaussés, comprenant en hors-texte une suite complète imprimée sur japon à marges perdues, justifiés de I/IV à IV/IV
Ex. n° 5, enrichi d’une suite sur Japon signée et d’une lettre manuscrite de l’artiste à l’imprimeur.

A l’instar du recueil Quatre planches de ta mère, réalisé en 1988, ce travail propose une réflexion sur l’autoportrait, la figure de l’artiste se superposant à celle de l’auteur.
Une gravure de grand format créée en parallèle, Les vergers marins, revisite le thème de Klingsor ; cette figure inquiétante située à la frontière du monde des ténèbres, entre ombre et lumière pouvait-elle ne pas interpeler Catherine Bolle, qui a exploité pour restituer l’univers mental de Hermann Hesse une technique d’eau-forte particulière, qui permet de faire apparaître des traits de lumière sur un fond sombre. Une dimension « magique » que l’alchimie de la gravure traduit à merveille.

Trois fragments (1989)

Trois fragments
de François Cheng, G. Pauthier, Salah Stétié
Pully : Raymond Meyer, 1989
Typo : François Roubin, Genève
2 double f., 7 pl., 4 f. sous coffret ; 41 cm
Sept tachygraphies (aquatintes) de Catherine Bolle
– 10 ex. num. de 1 à 10 ; – 2 ex. HC I et HC II
Ex. n° 2

Littéralement, le mot « tachygraphie » décrit une écriture en forme de taches. Le terme renvoie aussi à la mesure des pulsions du coeur, inscrivant l’écriture au centre de la passion. Cadence, rythme, contrôle des pulsations… boîte noire? Le recours à l’aquatinte transcrit admirablement ce travail de recherche sur la tache et le noir, suscité et rythmé par des extraits d’auteurs dans la lecture desquels l’artiste était alors immergée.

L’eau et les pierres . . . (1988)

L’eau et les pierres, leur langage, leur rôle dans la genèse de l’écriture
Pully, Editions des ateliers Catherine Bolle – Raymond Meyer, 1988
Typo : François Roubin Genève
18 f. dans un cartable : ill. ; 59 cm
Suite de 13 gravures originales de Catherine Bolle Bolle (aquatinte, pointe sèche et lavis d’acide), sur des extraits de Gaston Bachelard, Roger Caillois, G. Pauthier et Salah Stétié
– 10 ex. num. de 1 à 10
– 15 planches libres justifiées de I à XV tirées sur japon teinté main
– 2 EA (épreuves d’artiste)
Ex. n° 9

Une des premières collaborations de Catherine Bolle avec Raymond Meyer, qui marque aussi le début d’une aventure de vie. Raymond Meyer a joué un rôle moteur dans l’appropriation par l’artiste du champ littéraire, l’incitant notamment à découvrir un certain nombre d’auteurs contemporains et la sensibilisant à la richesse des textes et aux enjeux dont ils sont porteurs.

Le Dé-molécule (2011)

Le Dé-molécule
Genève : Editions Traces, 2011
« Cahier de mer »
1 leporello dans un coffret cartonné ; 32 cm
Coffret toilé réalisé par Daniel Boulenaz à Vevey (selon information fournie par l’artiste)
Livre d’artiste entièrement peint (texte et image) sur papier de bambou ancien offert en 2009 par Michel Nitabah, éditeur à Paris, daté « Helsinki-Ouchy, 15 février 2011 »
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5, tous différents les uns des autres (mention « 6 cahiers de mer », contredisant la justification)
Ex. n° 3 et 5

Brisures de banquise, réseaux d’eau et de glace, si proches des schémas de molécules. Travail sur le froid, le bleu, l’iode, le sel, l’eau. Cartographie. Chemin. Chenal.

« Le violet de cet iode, qui n’existe pas, cet arrière-océan, ce pouls fixé dans la banquise, cet amour, glace noire,
la débâcle, l’avis de tempête, le noir obscur, le blanc gris, la chaîne et le chenal »

L’Arc et la flèche (2010)

L’Arc et la flèche
[Lausanne], 2010
[6] f. doubles ; 21 x 25 cm
Livre manuscrit et peint sur papier artisanal oriental
– 3 ex. signés num. I, II et III, tous différents
Ex. n° III

L’arc et la flèche comme images de la douleur, de la tension vers quelque chose de grave. Le propos brode autour d’une maladie de l’oeil dont Catherine Bolle a souffert à plusieurs reprises depuis son enfance, l’uvéite (intolérance aux rayons ultraviolets). L’angoisse de perdre la vue est constitutive de l’artiste, qui a mis son talent au service des malvoyants (cf la réalisation d’exemplaires rehaussés de livre « Du noir au braille » publié par la Mission évangélique braille en 2009 à Vevey) et a réalisé plusieurs travaux en intervenant sur des support d’écriture braille.

Smalt ou la recherche de l’indigo (2009)

Smalt ou la recherche de l’indigo
[Lausanne], 2009
1 f. plié ; 34 cm
Livre d’artiste avec interventions peintes au lavis d’encre et texte tamponné, sur papier de bambou ancien(milieu du XXe siècle) offert en 2009 par Michel Nitabah, éditeur à Paris
– 3 ex. signés, tous différents

Le smalt, appelé autrefois « bleu de cobalt », est une couleur obtenue en fondant des sels, concurrente de l’outremer ; elle est utilisée, notamment, pour les célèbres carreaux en fayence bleus d’origine portugaise, les « azulejos ».

Filtrer les mondes (1998)

Filtrer les mondes
Pully, 1998
9 planches dans un étui ; 19 cm
1 poème et 8 pointes-sèches, le tout gravé sur verre acrylique
– 20 ex. num. de 1 à 20
Ex. n° 3

Cette première incursion « littéraire » sur support en verre acrylique se prolongera dans divers travaux ultérieurs uniques ainsi que dans les exemplaires de tête de La Lumière est dans les choses, d’Israël Eliraz.

Les Glaces nomades ou l’étude du doute (1995)

Les Glaces nomades ou l’étude du doute, I
[Pully], 1995
1 leporello ; 17 cm
Livre d’artiste unique peint et calligraphié

Le doute est un motif récurrent dans l’univers mental de Catherine Bolle, doté d’une valeur réflexive. Le doute comme antidote des certitudes bien établies – souvent paralysantes.
Le thème du doute se retrouve précisément au centre d’un des textes fondateurs de Catherine Bolle, Le Monde des doutes, avec lequel l’artiste s’accordera, quelques années plus tard, une véritable posture d’auteur.

La Prêle ou la convive des pierres (1995)

La Prêle ou la convive des pierres
Pully : Editions Raymond Meyer, 1995
1 livre dépliant, 1 f. et 1 pl, sous chemise gravée, dans un étui de verre acrylique incisé ; 47 cm
Poème et gravures de Catherine Bolle
– 5 ex. comprenant des rehauts, num. de I à V
– 14 ex. num. de 1 à 14
– 1 ex. de dépôt légal marqué « Zéro »
Ex. n° I, enrichi d’une épreuve des textes imprimée sur papier spécial

La prêle, plante qui se nourrit de pierre, riche en silice, est réputée avoir la propriété de faciliter l’expulsion des corps étrangers (escarbilles, etc.).
Les plantes, notamment celles qui participent de la pharmacopée traditionnelle, constituent une source d’inspiration privilégiée pour Catherine Bolle

Les Liens ou les croquis superposés (1995)

Les Liens ou les croquis superposés
[Pully], 1995
6 f. sous couverture cartonnée ; 39 cm
Textes à la plume et dessins originaux de Catherine Bolle sur papier de Chine cuit, couverture gravée
– 20 ex. num. de 1/20 à 20/20
Ex. n° 2/20

Ce livre est né dans le contexte de l’exposition présentée par Catherine Bolle à la Galerie Alice Pauli en 1995.
La gravure utilisée pour la couverture est issu du découpage en 20 morceaux d’un exemplaire de la gravure de grand format homonyme.

Dés et osselets (1994)

Dés et osselets
Pully : Editions Raymond Meyer, 1994
Typo: Thierry Bouchard, Losne
1 f., 6 f. de pl., dans un portefeuille ; 53 cm
Six gravures originales et un texte de Catherine Bolle
Portefeuille réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne
– 6 ex. d’artiste dessinés num. de I à VI
– 11 ex. num. de 1 à 11
– 3 ex. hors commerce, HC I à HC III
Ex. HC I

Dés et osselets évoquent à la fois le jeu et le cube. La ville, comme jeu de cubes, enchevêtrement d’hexaèdres réguliers, constitue une thématique privilégiée du travail créatif de Catherine Bolle. On la trouve exprimée ici sous forme d’une suite de planches gravées ; elle sera également centrale dans d’autres livres, ainsi que dans « La Ville Verre », sculpture constituée d’un ensemble interchangeable de stèles cubiques en verre acrylique gravées et teintées.

Le Pré foulé (1993)

Le Pré foulé
Pully : Editions Raymond Meyer, 1993
Typo : François Roubin, Genève
84, [9] p. (p. 53 sautée), en feuilles, sous couverture gravée et étui ; 31 cm
Texte et gravures originales (techniques diverses) de Catherine Bolle
– 20 ex. num. de 1 à 20
– 8 ex. enrichis d’une esquisse à la mine de plomb signée par l’artiste, marqués EA I à EA VIII
Ex. « EA I »Le Pré foulé constitue une étape importante dans sa production de livres de Catherine Bolle. Un livre « à complications », pour emprunter une image chère aux horlogers, pensé un peu à la manière d’un « chef-d’oeuvre », dans lequel l’artiste a voulu montrer toute la richesse et la complexité des différentes techniques d’impression : bois gravé, taille-douce, photographie, à-plats colorés, etc.
Le texte, qui évoque, par son flux, une certaine idée de l’enfance et de l’adolescence (référence probable à son fils), joue à cache-cache avec le vert de la chlorophylle, appelée à se substituer au sang dans les veines. Le monde végétal est omniprésent, comme souvent dans le travail de l’artiste : les photographies représentent les prairies de son enfance.

Ile (1991)

Ile
Genève : Editions Traces, 1991
Typo : François Roubin, Genève
Impression des lithos : Nik Hausmann, Séprais
16 p., sous couverture ; 34 cm
Texte et lithographies originales de Catherine Bolle
– 20 ex. signés num. de I à XX
Ex. n° IV, signé par l’artiste, complété par la maquette

Le thème de l’île est très présent dans le travail de Catherine Bolle. Entourée d’un élément protecteur, l’île constitue une sorte de point de convergence. Elle postule un certain penchant pour l’isolement et le recueillement (sur soi-même?). L’île, c’est aussi, pour Catherine Bolle, l’île de son enfance, au Grand Marais, à Bex, lieu initiatique de tous les possibles, où la coutume voulait qu’on fume, entre gosses, uen « ouarbe » (brindille torsadée). Lieu d’eau, et de mousses, où l’on se rendait accompagné par des « garçons-paysans » qui connaissaient tout des pièges du marais.

L’Anomie ou la pagination arbitraire (1991)

L’Anomie ou la pagination arbitraire
[Pully], 1991
60 f. (en 4 cahiers), sous couverture titrée à la main ; 37 cm
Livre d’artiste unique peint (tempéra à l’oeuf) et calligraphié sur papier de Chine cuit

Le terme « anomie » (du grec ἀνομία) désigne une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l’ordre social.
Ce volume constitue l’un des premiers livres entièrement réalisés à la main par l’artiste, soucieuse de s’affranchir des contraintes liées au recours à des tiers (imprimeurs, relieurs).


Demi-mot (1991)

Demi-mot
Pully: Editions Raymond Meyer, 1991
Typo : Handsatz Fässler, Zurich
4 f. doubles et 9 pl. sous couverture gravée ; 4 cm
Etui réalisé par Jacques Menétrey, Lausanne
9 pointes sèches originales et un texte de Catherine Bolle sous couverture gravée
– 30 ex. num. 1 à 30
– 5 ex. justifiés EA I à EA V
– 5 ex. marqués de A à E, enrichis d’une gravure rehaussée en couleur par l’artiste
Ex. n° 2/30, enrichi pour la BCU de Lausanne d’une gravure rehaussée en couleur et de divers documents préparatoires (épreuves, correspondance avec l’imprimeur, etc.)

La Guerre n’aura pas lieu (1990)

La Guerre n’aura pas lieu
[Genève], 1990
16 coffrets ; 19 cm
Collection de 16 livrets comprenant chacun 7 planches et 2 feuillets de texte, entièrement peints, chacun unique
Tomes 5 et 9

Invitée au vernissage du livre accompagnant l’exposition « 400 signes de paix » organisée à Berlin peu après la chute du mur, à laquelle elle participait, Catherine Bolle a été contrainte de renoncer à ce déplacement pour des raisons économiques. La série « La Guerre n’aura pas lieu » est née de cette frustration, dans un geste plus ou moins conscient de réappropriation de cet évènement majeur.

Anodin, anodine (1990)

Anodin, anodine
Genève : Editions Traces, 1990
[16] p. ; 14 cm
Petit album constitué de pointes sèches gravées au cours d’un voyage en train de Nyon à Samedan (texte et images).
Page de titre et achevé d’imprimer manuscrits.
– 11 ex. num. 1 à 11
– 3 ex. hors commerce marqués HC
– 2 ex. de dépôt légal marqués 0 et 00
– 1 exemplaire d’artiste marqué EA
Ex. « 00 »

Cet album de voyage dénote l’intérêt de Catherine Bolle pour une pratique nomade de la gravure, qui prendra une forme plus monumentale et régulière avec le projet du « Journal gravé », qui l’a accompagné pendant de nombreuses années. Voyager, contempler, rêver, graver les lieux, les paysages, les états d’âme. Le voyage comme représentation mentale: dépaysement et dépassement.

La Foule (1989)

La Foule
[Genève : Editions Traces], 1989
Impression : Nik Hausmann, Séprais
18 f. doubles, sous chemise, dans un étui ; 31 cm
16 lithographies originales et un texte de Catherine Bolle
– 6 multiples num. de 1 à 6
– 4 suites num. de I à IV, dont un comprend deux états superposés
– 1 album nommé « multiple foule » dont les trois cahiers ne ressemblent à aucun autre
Ex. n° 4

C’est en écho au travaux d’Elias Canetti sur la dynamique des masses, notamment dans son utilisation par le nazisme, et à sa réflexion sur le pouvoir que Catherine Bolle a imaginé cette suite lithographiée. Elias Canetti ayant décliné toute idée d’illustration de son livre Masse et puissance, l’artiste a développé ce projet en un livre personnel.

Quartier vide / foule pleine (1989)

Quartier vide – Foule pleine
[Genève : Editions Traces], 1989
Impression : Nik Hausmann, Séprais
10 f. dans un portefeuille ; 33 cm
10 lithographies originales et un texte de Catherine Bolle
– 8 ex. num. de 1/8 à 8/8
Ex. n° 2/8

Travail suscité par l’expérience du sentiment de noyade dans une foule innombrable vécue par Catherine Bolle lors d’un déplacement à Strasbourg en pleines festivités du 200e anniversaire de la Révolution française. Interrogation sur le sens de tels rassemblements. Que resterait-il de cette multitude de destins après un cataclysme?


Quatre planches de ta mère (1988)

Quatre planches de ta mère
Genève : Editions Traces, 1988
Impression des gravures : Raymond Meyer, Pully
4 pl. et 2 f. dans un cartable ; 28 cm
4 pointes sèches originales de Catherine Bolle
– 26 ex. lettrés A à Z plus un lettré « zéro », les ex. O et « zéro » réservés à Olivier-Vincent Thomann
Ex. « A »

Réflexion sur le thème de l’autoportrait, dédiée par l’artiste à son fils, Olivier, né en 1985.
Le cartable est recouvert d’un papier de chine estampé par l’artiste dans le jardin des mûriers, à Bex, où elle a grandi, en appuyant directement les feuilles de papier sur les pierres recouvertes d’encre.

Libres heures (1987)

Libres heures
[Pully], 1987
1 f. de texte et 4 f. doubles contenant chacun une planche, dans un étui cartonné ; 16 cm
Exemplaire unique.

Parallèlement aux techniques traditionnelles de gravure (bois gravé, taille-douce, lithographie), Catherine Bolle s’est livrée à des expériences d’estampage direct de feuilles de papier sur des pierres naturelles enduites d’encre charbonneuse ; cette technique élémentaire, qui remonte à l’aube de la gravure, permet d’obtenir, en jouant sur la transparence, des effets de traces et contrastes saisissants.


Traces (1985)

Traces
Genève : Editions Traces, 1985
Typo : Christian Braillard, Genève
4 f. pliés sous couverture gravée, dans un cartable ; 20×28 cm
Texte et pointes sèches originales de Catherine Bolle ; reliure réalisée par Voir  le livre, Genève
– 15 ex. num. de 1/15 à 15/15
– 3 ex. hors commerce, HC I à HC III
– 2 ex. de dépôt légal, 0 et 00
Ex. n° 9/15

Second livre publié par Catherine Bolle, en octobre 1985, à l’enseigne des éditions éponymes. Il a été précédé d’un portfolio mariant des photographies de Matthias Thomann et des textes et gravures originales de l’artiste, Voyage à Fleur de Terre.