La Divine Comédie

Ce poème s’ouvre sur le décor d’une forêt obscure dont Dante cherche la sortie, ne sachant comment il y est entré. Lorsqu’il réussit finalement à s’en extraire, le poète se retrouve au pied d’une colline qu’il tente de gravir, mais trois fauves, incarnant trois catégories de péchés, lui barrent successivement la route ; le dernier, une louve horrible, le convainc de faire demi-tour. C’est alors que lui apparaît Virgile (70-19 av. J.-C.), poète latin auteur de l’Énéide et son modèle le plus important. Ce dernier, arrivé de nulle part, explique au héros bouleversé qu’il a été envoyé par Béatrice, la bien-aimée de Dante, pour le conduire par une autre route jusqu’à elle. Cette route traverse l’enfer et le purgatoire ; en la parcourant, Dante va être confronté à tous les types de péchés ainsi qu’aux différentes punitions réservées aux pécheurs.

L’Enfer imaginé par Dante est constitué de neuf cercles concentriques aboutissant à Lucifer, à qui sont livrés les pécheurs les plus terribles tels Judas. Durant sa traversée, le poète croise nombre de ses ennemis ainsi que plusieurs personnages célèbres de son temps connus pour leurs méfaits ou appartenant à des partis politiques opposés, principalement les gibelins et les guelfes noirs (voir Dante l’homme politique).

Parvenus au centre de l’Enfer, Dante et Virgile s’enfoncent dans le trou foré par Lucifer lors de sa chute du Paradis et traversent la terre, débouchant dans l’autre hémisphère. Ils se trouvent alors au pied du Mont Purgatoire, ce dernier formant l’antipurgatoire, où les âmes attendent, parfois durant des centaines d’années, de pouvoir entrer au purgatoire. Une fois la montagne gravie et l’entrée franchie, Dante et Virgile doivent traverser sept corniches, correspondant aux sept péchés capitaux, où les âmes des défunts expient à nouveau leurs péchés par des pénitences en rapport avec ces derniers. À la place des démons qui gardent les cercles de l’Enfer, les gardiens des différentes corniches sont des anges ; et sur le même mode d’inversion, chants, psaumes et prières remplacent ici les cris et blasphèmes des bas-fonds. Sur son chemin, Dante rencontre à nouveau nombre de personnages célèbres ainsi que plusieurs de ses amis poètes. Mais lorsqu’il arrive sur la dernière corniche, celle des pécheurs de la chair, il ne peut plus se contenter d’assister aux supplices d’autrui et subit pour la première fois les flammes pour son péché de luxure. Cette ultime épreuve de purification lui permet d’accéder au Paradis.

Après la traversée des flammes, Dante et Virgile franchissent enfin la porte du Paradis terrestre et entrent dans le Jardin d’Eden d’où furent chassés Adam et Ève. À ce moment, Virgile abandonne Dante, car ayant vécu avant l’arrivée du Christ sur terre, il est condamné à demeurer dans les limbes, antichambre de l’Enfer. C’est alors que Béatrice fait son apparition afin de guider Dante à travers le Paradis. Image inversée de l’Enfer, le Paradis est constitué de neuf cercles concentriques qui s’élèvent dans le ciel. À chacun de ces cercles correspond une planète où séjournent les âmes n’ayant pas péché, selon leur mérite. Arrivé dans la neuvième sphère, Dante rencontre les apôtres qui lui donnent accès à la dixième sphère. Béatrice doit alors quitter Dante pour regagner son trône dans la rose céleste. Le dernier guide du poète est Bernard de Clairvaux, envoyé par Béatrice afin de conduire son protégé au terme de sa quête. Pour ce faire, Bernard de Clairvaux adresse une prière à la Vierge Marie, dernière étape pour ouvrir à Dante l’accès à Dieu, qui incarne l’immensité vertigineuse de l’ensemble des étoiles. Parvenu au terme du voyage, Dante peut enfin contempler la transfiguration divine et se confondre dans sa lumière, devenant partie intégrante du cosmos.

Elle avait les yeux dans le soleil (Paradis, Chant I, Aquarelle, juillet 1990 – 1991)

Sandro Botticelli, Centre de l’Enfer – Lucifer – Départ de l’Enfer, Enfer, Chant XXXIV, Berlin, Kupferstichkabinett.