Gravures et peintures

 

Le travail poursuivi par Claire Nydegger sur la Divine Comédie s’est étalé sur environ quatre années, de 1987 à 1991, produisant de nombreuses gravures sur bois, manières noires, eaux-fortes et aquatintes ainsi que des peintures à l’huile de l’Enfer et du Purgatoire. Elle a également réalisé plusieurs aquarelles du Paradis, sans en être vraiment satisfaite.

Ce n’est que bien plus tard, entre 1995 et 2000, qu’elle fait une série de peintures à l’huile, les Cercles, dont le thème plutôt féminin est tout autre que celui de Dante, mais qu’elle associera finalement au Paradis lors de sa rétrospective à la fondation de l’Estrée en 2013. A cette occasion, l’artiste présente sa série des Cercles, retravaillés sur le thème des planètes, ainsi qu’une importante partie de son travail antérieur sur la Comédie de Dante, y compris le carnet de lavis à l’origine de la présente exposition virtuelle. C’est cette association fortuite qui lui fait réaliser que les Cercles correspondent à ce Paradis qu’elle n’avait pas réussi à mettre en images dans la lancée de l’Enfer et du Purgatoire. Car si elle apprécie la lecture du Paradis dès le début, y voyant de la couleur, de la lumière et de la musique, elle n’arrive pas à trouver l’unité voulue dans ses aquarelles où elle tente de le représenter. Il aura donc fallu attendre vingt-cinq ans pour que ce Paradis – où Dante, guidé par Béatrice, va visiter les habitants de différentes planètes menant à Dieu – devienne accessible à Claire par le biais détourné des cercles transformés en sphères puis en planètes.

La série des Cercles termine le cycle de Dante, bouclant ainsi une boucle ouverte dès les premières années de sa route. Et Dante – dans sa descente jusqu’aux tréfonds de la terre où il observe les damnés, puis dans sa remontée vers les pénitents, avant de s’élever dans les sphères célestes où il admire les élus et découvre le divin – anticipe un parcours qui correspond d’une certaine manière à celui de Claire, qui s’est beaucoup attachée à la représentation de la figure humaine, des foules et des paysages, avant de regarder vers le ciel en se penchant sur le motifs des cercles devenus planètes, de plus en plus fascinée par les étoiles et l’infinité cosmique.

Mais le cercle n’ayant pas de commencement ni de fin, Claire confie avoir envie de reprendre le Paradis, peut-être différemment, au lavis en couleur… et dans un nouveau carnet… A suivre !

 

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Sans titre, Aquarelle et encre de Chine, mars 1989
Comme un homme qui va sans savoir où sortir (Purgatoire, Chant III, Gravure sur bois, 1988)
Et un portier qui gardait le silence (Purgatoire, Chant IX, Manière noire, 1989)
Et mon ombre faisait paraître la flamme plus rouge (Purgatoire, Chant XXVI, Huile sur toile, 1990, Collection privée)
Je vis un diable noir (Enfer, Chant XXI, Eau-forte et aquatinte, 1990)