Livre photographique et industrie

Livre de photographie et industrie

L’usage publicitaire de la photographie est communément identifié à l’affiche ou à l’annonce de presse. Le livre cependant a pu lui aussi remplir une fonction promotionnelle : un livre moins destiné alors à être vendu lui-même qu’à faire vendre d’autres objets que lui. Au cours de décennies économiquement fastes, nombre d’entreprises romandes investissent dans de telles publications afin de mettre en valeur, en même temps que leurs produits, leur savoir-faire, l’efficacité de leur organisation ou leur mérite social. Une organisation de promotion économique nationale comme l’Office suisse d’expansion commerciale (OSEC) ne manque pas, elle non plus, de recourir à de tels ouvrages pour valoriser l’industrie suisse dans son ensemble. Alors même qu’ils ne sont pas directement conçus pour la commercialisation, de tels volumes peuvent s’avérer particulièrement luxueux dans l’impression et soignés dans le graphisme et la photographie. Les recueils commémoratifs que les Câbleries et Tréfileries de Cossonay auto-publient à l’occasion d’anniversaires en donnent un bon exemple, que ce soit celui mis en page par André Pache en 1948 ou le très beau livre photographique de Marcel Imsand en 1973. Il en va de même pour la série de publications que Frank Gygli consacre à la Grande Dixence au moment de la construction du barrage autour de 1960. Dans la diversité de leur format, allant du fascicule au beau-livre, ces derniers volumes montrent combien la frontière peut être mince entre brochure promotionnelle et œuvre d’auteur.