Reproduire et restaurer

Véritable caverne d’Ali Baba où trouver des illustrations inédites pour des publications, le Département des estampes de la BCUL a complété sa mission de collecte et d’archivage des images par un service de fourniture « à la carte » de reproductions photographiques aux auteurs et éditeurs (notamment dans le cadre de la préparation de l’Encyclopédie illustrée du pays de Vaud, parue de 1970 à 1987 sous la direction de Bertil Galland). C’est Bernard Delessert, un passionné de photographie engagé en 1958 par le directeur de la BCU, Jean-Pierre Clavel, qui assuma la responsabilité de ce labeur ; parallèlement à ce travail, qui fit l’objet d’un classement précis des négatifs, Bernard Delessert développa des compétences pointues dans le domaine de la restauration des plaques et des films originaux, en expérimentant des techniques complexes comme le pelliculage (décollement de la couche image du support original dégradé afin de la transférer sur un support plus stable, tel l’acétate de cellulose). Cette technique a été appliquée avec succès sur des films-nitrate en stade plus ou moins avancé de décomposition ; elle a aussi permis de sauvegarder des plaques cassées. Un autre procédé permet de stopper des processus de dégradation de la couche image en cours (par exemple dans le cas des collodions non protégées lors de leur fabrication).

Diverses techniques ont également été développées et mises en œuvre afin de rendre une nouvelle jeunesse à des cyanotypes et des gélatino-bromures dont les contrastes s’étaient estompés. Reconnu au plan international, le travail effectué dans ce domaine n’a pas bénéficié de tous les encouragements qu’il aurait mérités, et au labeur de patience du restaurateur s’est logiquement substituée une attitude privilégiant la réalisation de copies de substitution sur des supports modernes, aujourd’hui principalement de type numérique.

S.C.