Chantal Quéhen (Saint-Sulpice, VD)

Chantal Quéhen (Saint-Sulpice, VD)

Grammaire blanche

S’immerger dans le texte en le lisant intérieurement. Le relire à haute voix pour y découvrir les rythmes, les hésitations, les questionnements, les décisions, la sonorité, le souffle, l’énergie et la danse des mots. Reprendre le tapuscrit, se l’approprier en soulignant, annotant, dessinant… Une approche, qui n’est pas sans risque, l’interprétation d’un texte inédit. Comment respecter le contenu du récit poétique en prose, y mettre votre touche personnelle, et en dégager une forme graphique ? Sachant que : Le silence a une forme, c’est une gageure.

Peu à peu déambulant dans le texte, vous réalisez que se profilent des séquences, des allers-retours, une coloration : noir et blanc se côtoient, se mélangent, griseries. Multiples images, qui évoquent une broderie-rêverie infinie et nostalgique. Grammaire blanche, belle métaphore pour souligner qu’il n’y a pas de systèmes, de règles définies pour écrire, décrire la vie, seul le récit.

J’ai choisi de décliner chaque séquence du récit poétique sous forme de feuillets volants, telles des fiches de lecture, sous un format 12.5×32.8cm, sur papier BFK Rives 250 g. Des images (photos digitalisées) sur papier de soie Japon s’y insèrent en interlude, pour marquer les transitions ou changements de rythmes, les mouvements. Pour rendre la variété et la richesse du texte, j’ai utilisé différentes techniques : jeu d’écritures et de caractères, calligrammes, pictogrammes, typographie, gravure, gaufrage, écriture en braille et cursive, intervention libre par des ratures, caviardages, becquets, collages comme éléments plastiques, avec des encres de Chine et à la plume. Des marque-pages remplacent la numérotation.

L’ensemble de l’ouvrage est présenté dans un coffret transparent, permettant de découvrir la trame des feuillets, et d’en faciliter la lecture par une réglette d’appui sur le couvercle, comme un lutrin.

Note pour la production

La maquette comprend l’intégralité du texte, en 128 feuillets, auxquels s’ajoutent le titre, le colophon, les illustrations et une page vierge, soit au total 148 feuillets.
L’objet-livre peut être réalisé en 10 exemplaires.

 
 
 

Chantal Quéhen