Monica Lombardi (Préverenges)

Monica Lombardi (Préverenges)

Grammaire blanche

Incorporer des dessins au texte de Claudine Gaetzi, Grammaire blanche – un récit précis, rigoureux, minutieux et où, à mes yeux, rien n’est laissé au hasard – n’est pas une tâche aisée. Le dessin a-t-il encore raison d’être dans une telle concentration de perfection ? Ne serait-il pas, dans ce cas, redondant ?

Une des phrases du texte – « Nous avons à nous inventer. Ensemble est la réponse. » – m’a insufflé l’envie de chercher une solution, malgré le doute. J’ai commencé par mettre le texte et l’illustration sur le même plan, de manière à ce qu’ils puissent se compléter et s’enrichir l’un et l’autre afin de former un tout dans un équilibre visuel. Je ne voulais pas que l’image devienne un simple complément de l’écrit. Pour moi, elle devait s’articuler avec le texte. En respectant le ton et la chronologie du récit, j’ai ainsi modelé la représentation graphique du texte pour la rendre tout aussi visible et directe que l’image. Afin de mettre en mouvement la configuration du texte et introduire de la légèreté, j’ai aéré les espaces de l’écrit, agrandi les caractères, isolé des phrases, des mots. Je n’ai par contre pas cherché de liens particuliers entre le sens du texte et celui du dessin. Tout est né d’une formulation abstraite liée, peut-être, à mes inspirations actuelles.

Au final, le va-et-vient continu entre le texte et l’image permet d’apprécier les effets de leurs expressions croisées. Les deux langages se renforcent mutuellement. Par ce processus naît à mes yeux un jeu de cache-cache saisissant entre visible et lisible.

Note pour la production

Technique : encre de chine, crayon de couleur, jet d’encre, feutre noir, papier médical, papier Dorée 120gr/m2.
Le livre a été conçu pour être entièrement fabriqué par mes soins à 10 exemplaires.

 

 
 

Monica Lombardi