Pascal Rümbeli (Yverdon-les-Bains)

Pascal Rümbeli (Yverdon-les-Bains)

Belles saisons imparfaites

Le livre est une sculpture dont les douze pages sont présentées comme des tableaux. Elles se tirent sur un axe et pivotent pour apparaître au lecteur.

« Je vais lentement, je procède par glissements, translations, transferts. Je manipule des formes de pensée dans la clarté espérée […] ».

Le texte original se suffit à lui-même, il est mis en valeur sans intervention graphique. La présentation des pages se fait dans la verticalité.

« Respirer consciemment, me tenir autour d’un axe vertical, fusionner corps et esprit au centre des jours et des nuits. Comme je suis dans les cellules du temps, je demeure moi-même […] ».

Le verso présente une lecture sélective du texte par une appropriation personnelle du souvenir.

« Cycles, à chaque printemps qui revient, mes souvenirs récents se superposent aux plus anciens. Ma mémoire est toujours refaite. Belles saisons imparfaites […] ».

Le nombre de pages évoque le cycle du temps et des saisons. La première page côtoie la dernière en inscrivant un rythme, un mouvement perpétuel.

« […] c’est toujours la même vie qui pulse et qui s’écoule, toujours la même vie qui se poursuit sans fin […] ».

Les pages s’insèrent et se rassemblent dans un intérieur circulaire et protecteur.

« Je trace un cercle afin qu’il y ait un centre à quelque part. Je vais en ce point qui est intérieur […] ».

Les pages suivent une ondulation symbolisant le rythme de la vie, elles sont suspendues dans l’air.

« Ma vie, légère, si je la mets entre parenthèses, si j’oublie les détails. L’essentiel se réduit à rien […] ».

En fin de compte, ce livre tente d’exprimer une forme de contradiction entre la fragilité, la finesse d’une page et la densité, le volume des belles phrases et de l’écriture poétique.

 

 
 

Pascal Rümbeli