Bouchra Aït Ahmed (Lutry)

Bouchra Aït Ahmed (Lutry)

Pierre Fankhauser, La visée

Une traversée tactile du texte, comme en éclairage, blanc sur blanc, en résonnance avec des images, des sensations, des mots du texte.

La série de rêveries s’est construite après plusieurs lectures du texte La visée. M’en imprégner était et est essentiel. Puis, ont émergé une série de mots pour construire ma propre carte picturale, mes rêveries.
Par exemple, la planche intitulée « odeurs » trace la multitude de ces O, de odeurs. La planche intitulée « la marche » donne corps au corps et aux pieds, à leurs visions.
Ce cheminement dans la nuit, à l’aveugle, m’a conduite à choisir un contrepoint de la nuit, le blanc du fil sur le blanc de la page, comme la canne de l’aveugle, comme l’aveuglement d’une lumière trop dense, comme une lumière intérieure qui est à l’écoute de ses sens, du sens de la marche, du tracé du terrain et d’une géographie intérieure, à dessiner.

Le choix d’annoter les planches avec des lettres vient de ma prédilection pour les alphabets. La dernière rêverie, intitulée « la baleine », renvoie à la constellation d’étoiles, une autre carte à lire, à déchiffrer. « N » est la 14e planche. « N », comme la lettre Noun en hébreu, dont la symbolique est la lettre des profondeurs à sonder son ombre ; 14 est le nombre de la carte de l’Etoile dans le jeu du tarot. Aucun dessin cousu n’a été dessiné à l’avance ; il s’est construit autour du mot choisi pour chaque planche. Seule « la baleine » est un tracé existant de la constellation de la baleine.

Note pour la production

Série de 14 planches réalisées sur papier Winsor & Newton, format A4, 220 gr. ; chaque planche est annotée de A à N, au recto en braille et au verso au crayon.
Une table des images, intitulée Rêveries, est également traduite en braille.
Les planches A à M sont réalisées en fil de coton ; la planche N est réalisée au poinçon.
L’édition sera produite à l’image de la maquette présentée et réalisée entièrement par mes soins.

 
 
 
 
 
 

Bouchra Aït-Ahmed