- Théophraste : Par leurs superstitions et idolâtries, par leurs fables et mensonges, ils empoisonnent toute la Chrétienté pour vivre en oisiveté et pour nourrir leur paresse, par simulation de dévotion et sous le titre de leur feinte religion.
- Jérôme : [...] Toute la prétaille et toute la moinaille qui est maintenant en la Chrétienté, qu'est-ce autre chose sinon un faix pesant pour charger la terre, et un fardeau importable à tout le monde ? Qu'est-ce autre chose que des bourdons ? Car ils ne servent sinon à bourdonner en leurs cavernes et à manger et dévorer tous les labeurs du pauvre peuple qui, comme pauvres mouches, ne cesse d'amasser le miel pour paître délicatement ces gras ventres et ces gros pourceaux. Car ainsi qu'entre les mouches à miel, les bourdons qui ne travaillent point sont les plus gros et les mieux nourris : ainsi est-il de ces bourdons à deux pieds. Mais ils sont différents [de] ceux des abeilles en ce que ceux des abeilles n'ont point d'aiguillon, mais ceux-cy desquels je me plains, les ont trop plus poignants et plus dangereux et venimeux, non seulement que les guêpes et les frelons, mais aussi que les scorpions.

Tiré de : Métamorphose chrétienne (Genève, Jacques Brès, 1561, p. 231-234)