[Les anciens romains] connaissaient fort bien que c'était le semblable de la chose publique, comme d'un corps qui a plusieurs membres. Si les uns tirent toute la nourriture à eux tant seulement, les autres sécheront et périront l'un après l'autre, et puis tout le corps en général. […] Si seulement on savait épargner cela qui est tous les jours dépensé sans raison, il y aurait trop plus de biens qu'il n'en faudrait pour nourrir et entretenir tous les pauvres qui peuvent être en tous pays. Mais cela nous advient journellement, [ce] que saint Paul a reproché aux Corinthiens : les uns crèvent de manger et sont ivres, et les autres meurent de faim et de soif.

Tiré de : Le monde à l'empire (Genève : Jacques Berthet, 1561, p. 97)