Jean Le Preux naît à Paris en 1532 dans une famille de libraires liée aux Estienne et aux Du Puy. Arrêté à Paris en 1563 pour ses convictions réformées, il doit s’exiler à Genève, où il commence par travailler chez Nicolas Barbier. A la mort de Barbier en 1564, il aide sa veuve, Perrine Rossignol, à gérer l’officine, publiant dès 1566 des ouvrages sous son propre nom avec le soutient financier du libraire parisien Jean Petit, qui l'aide également à acquérir en 1567 l'atelier de la veuve Barbier. Il s’installe avec son frère François Le Preux à Lausanne en 1569, avant de racheter en 1572 rachète aux héritiers de François Perrin une partie de leur matériel typographique.
Le déménagement de Jean Le Preux à Morges s'inscrit probablement dans le cadre de sa collaboration avec de Guillaume de Laimarie, qui imprime en 1579 et 1580 plusieurs ouvrages pour les frères Le Preux, sans qu'on sache si ce dernier a pendant quelques années partagé avec Jean Le Preux l'atelier établi à Morges. La présence dans quelques-uns des ouvrages imprimés durant cette collaboration d'un mélange d'ornements provenant des deux imprimeurs semble militer pour un établissement de Laimarie dans le Pays de Vaud pendant quelques années, ce qui expliquerait l'utilisation par ce dernier de l'adresse de Morges dans son édition d'Aristote de 1584.
Après 1580, la collaboration entre les deux ateliers est moins intense ; à noter que certains ornements (par exemple or5563) transitent d'un imprimeur à l'autre à plusieurs reprises au fil des années, témoignant d'une collaboration qui s'est poursuivie au-delà de l'épisode morgien qui prend fin en 1585 avec le départ de Jean Le Preux pour Genève.