Chateau d'Oron
 Catalogue de la Bibliothèque du Château d'Oron

  
Auteur: ROBERT, Louise Félicité de Reralio
Titre: Adélaïde ou Mémoires de la marquise de M***.Ecrits par elle-même.
Edition: Paris
Annee: 1783
Volumes: 1
Format: in-18
Observations: KERALO-ROBERT (Louise-Félicité GUINEMENT DE), fille du chevalier de Kéralio et de Mme Françoise Abeille, née à Paris en 1758, morte à Bruxelles en 1821. Elle reçut de sa mère, avec le goût de la littérature, une bonne et solide instruction; elle apprit l'anglais et l'italien, et, à dix-sept ans, publia une traduction de l'anglais, Essai surles moyens de rendre les facultés de l'homme plus utiles à son bonheur, de Jean Gregory (Paris et Deux-Ponts, 1775, in-12, anonyme), puis des Morceaux choisis des Mémoires de l'Académie de Sienne (Paris, 1777, 1 vol. in-12); l'Histoire du grand-duché de Toscane sous le gouvernement des Médicis, traduit de l'italien de Riguccio Galuzzi (1783, 4 vol. in-12); le Voyage dans les Deux-Siciles, de Henri Swinburn, traduit de l'anglais /1783, in-8°); l'Histoire d'Elisabeth, reine d'Angleterre (1786, 1787, 1788, 5 vol. in-8°), tirée de documents originaux anglais; l'Etat des prisons, des hôpitaux et des maisons de force de l'Europe, de J. Howard (1788, 2 vol. in-8°); Voyage dans le midi de la France et en Hollande, traduit de l'anglais (1789, 2 vol. in-8°); Histoire des reines de France (1791).A cette époque, Mlle de Kérali épousa le conventionnel Robert, de Givet, grand ami de Danton, qui, après avoir renoncé durant toute la période impériale à la vie politique, y rentra aux Cent-Jours en acceptant l'acte additionnel, et fut obligé de s'exiler lorsque les Bourbons furent rétablis sur le trône. Mlle de Kéralio, dont le nom était déjà suffisamment connu, continua d'écrire en signant de Kéralio-Robert.dès l'aurore de la Rébolution, elle en avait, comme son père, accepté les principes. De 1789 à mars 1791, elle collbora avec le chevalier de Kéralio au Mercure national. On lui attibue même l'ouvrage intitulé “Les Crimes des reines de France, depuis le commencement de la monarchie jusqu'à Marie-Antoinette (1793, in-8+, anonyme). Elle ne fit rien paraître sous le Directoire et le Consultat et reprit la plume, sous l'Empire, par une série de romans; Amélie et Caroline ou l'Amour et l'Amitié (1808, 5 vol. in-12); l'Etranger en Irlande ou Voyage dans lesparties méridionales et occidentales de cette île pendant l'année 1805, traduit de l'anglais de John Care (1809, 2 vol. in-8°); Alphonse et Mathilde ou la Famille espagnole (1809, 4 vol. in-12). Elle entreprit aussi d'élever un vaste monument à la gloire des femmes de lettres françaises; l'ouvrage devait avoir quarante volumes, mais elle ne put achever cette lourde tâche; quatorze volumes seulement ont été publiés sous le titre de Tableau des lettres dans les Gaules 81786-1789, in-8°).Mme Roland, dans ses Mémoires, s'est amusée à lui décocher quelques traits satiriques, qui atteignent surtout le conventionnel Robert. C'était un gros homme, à face réjouie, épicier avant d'être représentant du peuple et dont la bonne santé s'éloignait, sans doute, de son idéal d'un républicain. “Je vis, dit-elle, une petit femme spirituelle, adroite et fière, qui me reçut fort agréablement; je trouvai son gros mari à face de chanoine, large, brillant de santé et de contentement de soi-même, avec cettefraîcheur que n'altèrent jamais de profondes combinaisons.” Ailleurs, elle raconte une entrevue de Brissot avec Dumouriez, ayant pour but de demander une place pour Robert. “Quoi! dit Dumouriez à Brissot, vous me parlez de ce petit homme à tête noire, aussi large qu'il est haut? Je n'emploierai pas une telle caboche! mais vous avez promis à sa femme ..., sans doute, une place inférieure? Savez-vous ce qu'il me demande? L'ambassade de Constantinople! - L'ambassade de Constantinople! s'écria Brissot en riant...,” etc., etc. On reconnaît bien là l'esprit aristocratique des girondins. Ils ne pouvaient supposer qu'un épicier pût être ambassadeur. Robert mourut quelques années après sa femme, en 1826.
Cote: NA 3
Repère: Gal/G.7