| Observations: |
RESTIF (ou Rétif) DE LA BRETONNE (Nicolas Restif, dit), écrivain français (Sacy, Auxerrois, 1734-Paris 1806). Fils d'un laboureur bourguignon, d'abord apprenti typographe à Auxerre, puis ouvrier et patron imprimeur à Paris, deux fois marié, mais sans bonheur, respecté et adoré de ses deux filles et de ses deux petits-enfants, cet être malpropre, laid, étrange, de moeurs déréglées, d'ailleurs débordant d'esprit, apprécié des hommes de lettres, fréquenté sous le masque par les hauts personnages et les grandes dames, pensionné par la Convention, attaché au Cabinet noir sous le Directoire, s'était mis, à partir de 1767, à romancer ses expériences rurales et parisiennes, imprimant directement plus de 200 ouvrages, entre autres : Lucile ou les Progrès de la vertu (1768), le Pied de Fanchette (1769), la Fille naturelle (1769), le Paysan* perverti ou les Dangers de la ville (1775), la Vie* de mon père (1779), son chef-d'oeuvre; les Contemporaines ou Aventures des plus jolies femmes de l'âge présent (42 vol., 1780-1785), immense répertoire de nouvelles; la Paysanne* pervertie (1784), les Parisiennes (1787); les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne (1788-1794), témoignage sur les événements de la Révolution, vue de la rue et du cabaret; Monsieur* Nicolas ou le Coeur humain dévoilé (1794-1797), sorte d'impudente autobiographie. A ces romans qu'il prétendait moralisateurs, il faut ajouter : le Pornographe (1769), l'Educographe (1770), le Mimographe (1770), le Glossographe (1773), l'Andrographe (1782), le Thesmographe (1789), où l'auteur se montre réformateur hardi, philanthrope, communiste, phalanstérien bien avant Fourier. Ces curieux ouvrages seront réunis plus tard sous le titres d'Idées singulières. Ce “Rousseau du ruisseau”, ce “Voltaire des femmes de chambre”, qui se disait sans imagination, est un observateur aigu des moeurs et, par moments, un écrivain exceptionnel. |
