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THIROUX D'ARCONVILLE (Marie-Geneviève-Charlotte DARLUS, dame), femme auteur, née à Paris en 1720, morte en 1805. Elle n'avait que quatorze ans lorsque son père, qui était fermier général, la maria à Thiroux, conseiller au parlement. A l'âge de vingt-trois ans, la jeune femme fut atteinte de la petite vérole, dont elle resta très-marquée. On la vit alors abandonner les plaisirs du monde, prendre le costume d'une vieille femme et ne plus s'occuper que des plaisirs de l'esprit. Elle étudia l'histoire, la médecine, la physique, la chimie, etc., suivit les cours d'anatomie et de botanique du Jardin du roi et acquit des connaissances aussi étendues que variées. Mme Thiroux eut des rapports avec Voltaire et entra en relations avec les hommes les plus distingués du temps, qu'elle réunissait dans son salon, notamment avec Turgot, Malesherbes, Montyon, Jussieu, Fourcroy, Lavoisier, Sainte-Palaye, Gresset, Valmont de Bomare, etc. Lorsqu'éclata la Révolution, Mme Thiroux montra une profonde antipathie conre les idées nouvelles. Pendant la Terreur, elle fut emprisonnnée à Picpus avec un de ses fils, Thiroux de Crosne, et avec son beau-frère, le lieutenant civil Angran d'Alleray; mais elle recouvra la liberté après le 9 thermidor et elle conserva jusqu'à sa mort la vivacité de son imagination et de ses facultés. Elle a publié sous le voile de l'anonyme de nombreux ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Pensées et réflexions morales sur divers sujets (Avignon, 1760); De l'amitié (Paris, 1761); l'Amour éprouvé par la mort ou Lettres modernes de deux amants de vieille roche (Paris, 1763); Des passions (Paris, 1764); Essai pour servir à l'histoire de la putréfaction (Paris, 1766); Mémoires de Mlle de Valcourt (Paris, 1767); Dona Gratia d'Ataïde (Paris, 1770); Vie de Marie de Médicis (Paris, 1774, 3 vol. in-8o); Mélanges de littérature, de morale et de physique (Amsterdam, 1775, 7 vol. in-12); Histoire de François II (Paris, 1783, 2 vol. in-8o). On lui doit aussi plusieurs traductions d'ouvrages anglais, entre autres les Leçons de chimie de lord Halifax (1759) et les Méditations d'Hervey (1771). |
