Du devoir et du besoing qu’ont les hommes à s’enquérir de la volonté de Dieu

Du devoir et du besoing qu’ont les hommes à s’enquérir de la volonté de Dieu par sa parolle, et de l’attente et finale résolution de vray concile
[Genève, Jean Girard], 1551, 218 p.
BGE Genève (Bc 658)

Dédié aux bourgeois d’Orbe, cet ouvrage est publié au moment où le Concile de Trente (1545-1563) entame sa deuxième session. Viret cherche à démonter les principales raisons données par les catholiques ne voulant pas chercher la « vérité » dans la Bible et passer à la Réforme. Parmi les arguments avancés par les catholiques pour maintenir le statu quo religieux, on trouve notamment le fait que les générations précédentes étaient catholiques, que la majorité des Chrétiens sont catholiques ou encore la nécessité d’attendre les résultats du Concile de Trente. Viret démonte un à un chacun de ces motifs et expose pourquoi il n’y a rien de bon à attendre d’un concile réuni par le pape et dont les règles sont fixées pour assurer le triomphe de la doctrine catholique.

Extrait

– Daniel : Qui assemblera [le Concile] ? Qui y seront assemblés ? Qui y présidera ? Qui y fera les conclusions et déterminations ? Et qui les exécutera ? S’il fallait réformer un bordel et l’abolir, à qui en voudrais-tu donner la charge ? Au maître du bordel ? Et que lui y présidât, et que ses maquereaux et maquerelles, putiers et putains en baillassent leur voix et sentence ? Et que la détermination en fût faite selon iceux ? N’y aurait-il pas grand espérance d’avoir quelque bonne résolution et réformation en telle matière, d’un concile ?
– Timothée : Ce serait une grande moquerie. Ce serait bien faire du loup le berger.
– Daniel : Si n’y a-t-il pas toutefois grande apparence, voyant la disposition qui est aujourd’hui en la Chrétienté, d’avoir Concile guère plus honorable. Car si le Pape et les siens y ont l’autorité, qu’ils y ont eu le temps passé, depuis qu’ils ont usurpé la tyrannie qu’ils ont maintenant sur l’Eglise, et qu’ils prétendent encore d’y avoir, tu peux bien entendre quelle résolution on en peut attendre. Car c’est chose sûre que tels personnages ne permettront point qu’il y ait Concile, s’ils ne connaissent que ce soit à leur avantage, et qu’ils y puissent dominer à leur plaisir, comme ils prétendent maintenant le faire en leur Concile de Trente. (p. 90-91)

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