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Livres de rencontre

Pour Catherine Bolle, créer des livres, c’est aussi, surtout, donner corps à une rencontre. Au contact de l’autre, l’artiste ressent à la fois du plaisir et une certaine angoisse, pas très éloignée de celle du gardien de but au moment du penalty.

Cette situation la pousse souvent à repousser plus loin les limites de son art. De se surpasser, en une certaine manière.

Le livre conçu et créé à deux, c’est aussi un espace de dialogue, propice à l’échange, à la mise en question, à la confrontation également  -autant de notions qui avivent le sentiment d’appartenance au monde qui nous habite.

Le jeu -car il s’agit bien de cela- comporte évidemment des règles. L’artiste demeure, affranchie de la tutelle d’un éditeur, l’architecte du livre. N’en déplaise aux auteurs :
le dernier mot lui revient!

Les Cahiers du lac

La collection Cahiers du lac, publiée à l’enseigne des Editions Traces, à Genève, regroupe des livres d’un format identique (31 cm) réalisés à la pointe sèche et au crayon de couleur, imprimés par Raymond Meyer à Pully sur un papier spécifique teinté d’azur par l’artiste. Chaque cahier (le premier et le dernier exceptés) convoque un auteur à partir du texte duquel Catherine Bolle conçoit l’ensemble, dans un souci de cohérence et d’amicale complicité.
1 Catherine Bolle, Phosphène, 2008 (12 f. sous chemise)
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5
2 Olivier Thomann, Cohérence, 2008 (6 f. doubles sous chemise gravée)
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5 ; – 1 ex. marqué EA 1/1
3 Salah Stétié, L’air pur, 2009 (7 f. sous chemise teintée)
– 8 ex. justifiés et signés de I à VIII
4 Matthieu Messagier, L’autre lac, 2009 (4 f. doubles sous chemise de papier fort beige)
– 8 ex. num. de 1/8 à 8/8
5 Sylviane Dupuis, Ascèse de l’éclair, 2009 (10 f. non reliées dans un coffret)
– 6 ex. num. de 1 à 6
6 Olivier Thomann, Seconde main, [2010] (12 f. dans un coffret)
Le texte d’Olivier Thomann recouvre, à la manière d’un palimpseste,
un texte de   Catherine Bolle intitulé La chaîne humaine
Présenté comme le 5ème, ce cahier est en fait le 6ème, produit début 2010
– 7 ex. num. de 1/7 à 5/7
7 Catherine Bolle, Rompre le ciel comme s’il était de verre, 2010 (8 f. dans un coffret décoré)
– 5 ex. num. de 1/5 à 5/5

Le Temps cerné, suivi de Le Silence (2011)

Le Temps cerné, suivi de Le Silence
Deux poèmes inédits de Salah Stétié, pointe sèche, dessin et pigments de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2011 « Cahier des itinéraires »
Impression: Raymond Meyer, Pully
1 vol. dépliant dans un coffret rehaussé par l’artiste ; 31 cm
Coffret réalisé par Daniel Boulenaz, Vevey
– 7 ex. num. de 1/7 à 7/7, tous différents les uns des autres
Ex n° 2/7

Jouets dispersés aux enchères insolvables de l’enfance (2009)

Jouets dispersés aux enchères insolvables de l’enfance
Texte inédit de Matthieu Messagier, intervention artistique et phototypies de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2009
Phototypie : Imprimerie nationale, Ivry-sur-Seine
[24] p. sous couverture imprimée ; 19 cm
– 3 ex. spéciaux A, B et C avec pointe-sèche
– 15 ex. marqués Ea I à Ea XV ayant un dessin et une aquarelle de page en page
– 15 ex. marqués HC I à HC XV ayant un dessin de page en page
– 3 ex. marqués DL 1 à DL 3 ayant un dessin de page en page
– 64 ex. num. de 1 à 64 avec des aquarelles de part en part
Ex. n° 13

C’est dans l’orbite de la revue Trou, à Moutier, à laquelle elle a été invitée à participer en 1995, que Catherine Bolle a rencontré, par l’entremise de Roger Voser, Matthieu Messagier. La première véritable collaboration entre l’auteur et l’artiste a eu lieu dans le cadre de la publication du recueil Aquamancies, dix poèmes inédits de Matthieu Messagier, accompagnés de dix gravures originales de Catherine Bolle, Samuel Buri, Jorge Camacho, Pierre Courtin, Novello Finotti, Umberto Maggioni, Simon Messagier, Giulia Napoleone, Louis Pons, Yvan Theimer, paru aux Editons Studio d’arte Gibralfaro à Venise en 2004 (planches imprimées par Anna Ziliotto à Vérone).

Né en 1949 dans le Doubs, Matthieu Messagier écrit depuis l’enfance. Après une adolescence partagée entre la Franche-Comté et Paris, il s’installe dans la capitale pour se consacrer entièrement à la poésie, encouragé par ses parents, le peintre Jean Messagier et la céramiste Marcelle Baumann. En 1971, avec Michel Bulteau et Zéno Bianu, entre autres, et grâce à la complicité visionnaire de François Di Dio, l’éditeur du Soleil Noir, il publie le Manifeste électrique aux paupières de jupes. Les livres se succèdent ensuite.
Il s’installe définitivement en 1980, en panne de jambes, dans son pays natal, pas très éloigné de ce « Pays de Trêlles » mythique et introuvable décrit dans un poème en prose de 800 pages.(source : site web « Des écrivains en Franche-Comté »)

Ce qui, noir, prend souffle (2007)

Ce qui, noir, prend souffle
Texte d’Antonio Rodriguez sur des estampages et dessins de Catherine Bolle choisis et mis en page par l’auteur, interventions originales de l’artiste
Genève : Editions Traces, 2007
Impression digitale sur Chine réalisée par Dip SA
1 dépliant (36 p.) dans un cartable ; 20 x 22 cm
– 25 ex. num. de 1 à 25
– 3 ex. d’artiste rehaussés à l’encre marqués EA I à EA III
– 3 ex. d’auteur lettrés A à C
– 3 ex. hors commerce HC I à HC III
– 6 ex. nominaux
Ex. n° 9

La BCU-Lausanne a pu acquérir le recueil unique regroupant, sous le titre Pierre et Montagne, les planches originales (estampage et pointe sèche), réalisées par Catherine Bolle en 1995.


Un Monde fermé, s’ouvrant sur Le Monde des doutes (2005)

Un Monde fermé (par Caroline Fourgeaud-Laville)
s’ouvrant sur
Le Monde des doutes (par Catherine Bolle)
Deux textes écrits en miroir, mais sans lecture préalable des auteurs l’un par l’autre, accompagnés d’une suite de 18 phototypies originales de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2005
Phototypie : Atelier Le livre et l’estampe – Imprimerie nationale, dir. Christian Jourdain, Paris)
64 f. sous chemise de papier calque illustrée, dans un coffret rehaussé par l’artiste; 30 cm
Coffret réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne
– 3 ex. hors commerce comprenant un manuscrit de l’auteur et une phototypie rehaussée par l’artiste, num. HC I/III à HC III/III
– 3 ex. de tête comprenant un manuscrit de l’auteur et trois phototypies rehaussées par l’artiste, lettrés de A à C
– 3 ex. d’artiste num. EA 1 à EA3
– 2 ex. pour le dépôt légal num. DL I/II et DL II/II
– 19 ex. num, de 1 à 19
Ex. marqué EA1, enrichi du manuscrit original du texte de C. Bolle, des négatifs originaux ayant servi au tirage des phototypies, d’une pré-maquette du livre et d’un objet original signé par l’artiste. L’objet consiste en une pierre et 26 tablettes en verre acrylique peintes, photographiées sur une des planches du livre, relatives à la sculpture monumentale intitulée « Lapidaire » réalisée par C. Bolle pour le bâtiment « La verrière » à Montreux (architectes: Richter et Dahl Rocha, chef de projet : Martin Iölster) ; la pierre, provenant des excavations réalisées pour les fondations, a servi à définir la gamme des couleurs du bâtiment, gamme qui a été expérimentée en miniature sur les tablettes de verre acrylique.

Première collaboration de Catherine Bolle avec Christian Jourdain, à l’Imprimerie nationale, qui a attiré son attention sur la technique de la phototypie. Appelée aussi photocollographie, héliotypie, albertypie, en allemand lichtdruck (impression par la lumière), en anglais collotype, la phototypie est un procédé d’impression de grande qualité, à l’encre grasse, au moyen de gélatine bichromatée et insolée.

Lymphe (2005)

Lymphe
Texte de Salah Stétié, cinq empreintes sur calque et deux dessins de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2005
Typo : Imprimerie nationale, Paris
5 f. doubles (textes), 5 f. doubles et 2 pl. (calques) sous chemise illustrée (calque), dans un coffret rehaussé par l’artiste; 30 cm
Coffret réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne, rehaussé par l’artiste
– 3 ex. hors commerce numérotés HC I/III à HC III/III, comprenant un manuscrit de l’auteur et, dans une impression labile et dessinée, un bois de l’artiste
– 3 ex. de tête lettrés de A à C, comprenant un manuscrit de l’auteur et trois bois labiles rehaussés par l’artiste
– 3 ex. d’artiste numérotés EA 1 à EA 3
– 3 ex. pour le dépôt légal numérotés DL I/III à DL III/III
– 28 ex. numérotés de 1 à 28, tous signés par l’auteur et par l’artiste
Ex. « EA 3 », enrichi de diverses interventions originales de l’artiste

La rencontre entre Catherine Bolle et Salah Stétié s’est faite à Paris par l’intermédiaire des Editions TranSignum. Leur directrice, Wanda Mihuléac, après avoir abandonné l’idée d’un livre avec Jacques Derrida, souhaitait en effet marier les talents de Salah Stétié et de Catherine Bolle. Le projet se concrétisa finalement sous l’égide des Editions Traces.

Iliennes (2004)

Iliennes
Texte de Michèle Bolli ; intervention artistique de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2004
Typo : Jo Cecconi, Chêne-Bourg
12 f. doubles sous couverture imprimée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm + 2 planche (66 x 56 cm)
– 5 ex. d’artiste rehaussés à l’encre, marqués EA I à EA V
– 5 ex. d’auteur lettrés de A à F
– 30 ex. num. de 1 à 30
Ex. marqué EA 1, rehaussé à l’encre par l’artiste, enrichi d’un dessin original signé (au format du livre) et de 2 planches préparatoires

Michèle Bolli, théologienne et écrivaine née en 1945 à Porrentruy, vit à Lausanne depuis 1968. Spécialiste du langage et des traditions sapientiales en théologie, elle est en charge de plusieurs enseignements et collabore avec la Faculté de théologie de l’Université de Lausanne et l’Université Biblique du Costa Rica. Sa réflexion se situe à l‘interface entre la réflexion théologique, les traditions chrétiennes et la culture. Aumônière auprès du Service de l’éducation spécialisée, elle défend une approche psychosociologique de la spiritualité.
Elle est également l’auteur de plusieurs recueils de poèmes, Déploie tes densités (1982), Traverse la nuit océane (1994) et Laisses : seuils, soufrières, margelles (1998).

Ma vie dans ma bouche (2004)

Ma vie dans ma bouche
Dix poèmes d’Henri Meschonnic, intervention artistique de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2004
10 f. doubles sous couverture imprimée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 19 cm
– 5 ex. d’artiste rehaussés à l’encre, EA I à EA V
– 5 ex. réservés à l’auteur, lettrés A à E
– 30 ex. num. de 1 à 30
Ex. marqué « EA II »

« Il voulait traduire ce que les mots ne disent pas, mais ce qu’ils font. Il plaçait le rythme au coeur du langage et n’envisageait pas de critique de l’un qui ne fut pas d’abord implacable démontage de l’autre. Longtemps professeur de linguistique et de la littérature à Paris VIII, traducteur et théoricien de la traduction, Henri Meschonnic, qui vient de disparaître à 77 ans, était un poète en toutes choses. Il écrivait, s’exprimait, réfléchissait en poète. Pas une de ses activités qui ne fut marquée du sceau de la poétique. Il laisse une oeuvre immense, abondamment commentée en France et à l’étranger, dominée par sa traduction de la Bible (traduit de l’hébreu, Gallimard, 1970) et la critique des « traductions de traductions » qu’elle contient en creux. » (Paul Durand,dans La Répuiblique des lettres – le blog de Pierre Assouline , 9 avril 2009)

La Lumière est dans les choses (2003)

La Lumière est dans les choses
Poèmes d’Israël Eliraz traduits de l’hébreu par l’auteur, intervention artistique (dessin, empreinte et encre) de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2003
1 vol. + une carte (66 x 56 cm) repliée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm
– 13 ex. spéciaux, dont une carte et un objet, recueil acrylique, réalisés par l’artiste
– 4 ex. hors commerce marqués HC I à IV
– 5 ex. d’auteur lettrés A à E
– 4 ex. d’artiste lettrés EA I à IV
– 4 ex. réservés
– 15 ex. numérotés de 1 à 15
Ex. marqué HC IV, avec carte peinte originale et recueil acrylique

La BCU-Lausanne conserve en outre un exemplaire unique d’un premier travail de recherche plastique de Catherine Bolle sur ce texte, sous forme de 9 feuillets gravés (20 x 32 cm), réalisé en 2002.
Une dixième planche, contenant le poème n° XIII, manque au dossier remis par l’artiste.

C’est Simone Bruneau, drectrice de la Cité internationale des arts, qui a suggéré à Catherine Bolle, alors en séjour à Paris, de prendre langue avec Israël Eliraz, autre pensionnaire de l’institution. Plusieurs projets de collaborations sont nés de cette rencontre.

Israël Eliraz, né à Jérusalem en 1936, a publié des romans, des pièces de théâtre et des opéras (avec le compositeur Joseph Tal). Il se consacre à présent exclusivement à la poésie. Chantre de la concision extrême, il utilise une langue hébraïque moderne traversée de références bibliques. Langue lapidaire: si ses mots sont des pierres, ce sont des pierres d’espérance. Sa poésie est faite de césures et de béances. Polyglotte et fin connaisseur de la langue française, il supervise lui-même ses traductions (14 recueils traduits, dont Petit Carnet du Levant, Abeilles/Obstacles, Comment entrer dans la maison et Dîner avec Spinoza et quelques amis. (source: http://sdl.akadem.org/Bios/Israel_Eliraz.html)

 

 

Treize poires (2003)

Treize poires
Huit poèmes d’Israël Eliraz traduits de l’hébreu par Colette Salem, intervention artistique (dessins, bois, carte, estampage) de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2003
11 doubles f. + une carte (66 x 56 cm) repliée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm
– 4 ex. spéciaux, dont un poème manuscrit de l’auteur et un objet réalisé par l’artiste, justifiés I à IV
– 5 ex. contenant une carte de l’artiste, marqués EA I à EA V
– 5 ex. réservés à l’auteur, lettré A à E
– 1 ex. réservé à PM
– 17 ex. numérotés de 1 à 17
Ex. marqué « EA IV » contenant une carte peinte originale

Itaca n’est pas très loin d’ici (2003)

Itaca n’est pas très loin d’ici
Sept poèmes d’Israël Eliraz traduits de l’hébreu par l’auteur, intervention artistique (dessins, empreinte et encre) de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2003
9 doubles f. + une carte repliée sous couverture imprimée, dans un étui rehaussé par l’artiste ; 24 cm
– 4 ex. spéciaux, dont un poème manuscrit de l’auteur et un objet réalisé par l’artiste, justifiés I à IV
– 5 ex. d’artiste rehaussés à l’encre, marqués EA I à EA V
– 5 ex. réservés à l’auteur lettré A à E
– 1 ex. réservé à PM
– 17 ex. numérotés de 1 à 17
Ex. marqué « EA IV » rehaussé à l’encre

La BCU-Lausanne conserve en outre un exemplaire unique de de la première intervention de Catherine Bolle sur ce texte, sous forme d’un leporello (42 cm) constitué de 12 pointes sèches et 7 empreintes originales sur papier Braille (2002).


Les Tremblements du monde I (2002)

Les Tremblements du monde I
Texte de Michel H. Favre, interventions plastiques de Catherine Bolle
Genève : Editions Traces, 2002
6 f. doubles sous couverture dessinée, dans un étui ; 31 cm
Etui réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne
Livre produit à 20 exemplaires non numérotés, tous différents, constitué de 3 feuillets doubles portant le texte manuscrit de l’auteur et 3 feuillets doubles de papier calque avec les interventions de Catherine Bolle (estampage et peinture)

C’est lors de l’exposition « Ombres, griffures et lumières », présentée à Vevey par le Cabinet cantonal des estampes en 1990 que Michel H. Favre a découvert le travail de Catherine Bolle. Une amitié durable est née de cette rencontre. Plusieurs oeuvres monumentales de l’artiste ont rejoint la collection d’art de l’entreprise Dupont-Nemours, à Genève, et c’est au contact de cette relation que Catherine Bolle a repensé complétement son rapport au verre acrylique, dont elle excelle à jouer sur les transparences et les reflets.

Ta main aveugle (2002)

Ta main aveugle
Cinq poèmes de Jean Mambrino, estampes de Catherine Bolle
Pully : Editions Raymond Meyer, 2002
Typo : Presses centrales, Lausanne
Lithos : Nik Hausmann, Séprais
8 doubles p. + 1 pl. dans un coffret ; 34 cm
4 lithographies et pointes sèches plus une pointe sèche hors texte sur Chine, le tout sous jaquette gravée.
– 2 ex. de tête lettrés A et B accompagnés de la 1ère version de l’ouvrage réalisée en 2000 en taille-douce
– 10 ex. justifiés de I à X enrichis d’un des poèmes manuscrit et signé par l’auteur
– 37 ex. num. de 1 à 37
Ex. de tête « A », enrichi d’un ensemble de 8 dessins originaux de Catherine Bolle sur papier calque (graphite, mine de plomb, crayon blanc) ; ces dessins se répartissent de la sorte: 5 dessins de format 295×210 mm constituant la 1ère version de ce travail, réalisés en octobre 2001 à Paris-Norvins (dont 2 écartés par Jean Mambrino, les 3 restant ayant servi de base à l’illustration publiée), 3 dessins utilisés pour les planches du livre, de format 305 x 255 mm

Jean Mambrino (1923-2008) est une voie originale dans la poésie française contemporaine.
« Soutenu par Jules Supervielle, son premier recueil, Le Veilleur aveugle, paraît au Mercure de France en 1965 suivi de Clairière en 1974, lequel inaugure un temps de grande abondance poétique et éditoriale. Jean Mambrino vit à Paris depuis 1968, où il assure la critique littéraire de la revue Etudes jusqu’en 2008. Auteur de vingt-et-un recueils de poésie, cet orfèvre du langage a aussi publié quatre ouvrages de critique littéraire qui se présentent comme de magnifiques exercices d’admiration servis par un style d’une exceptionnelle musicalité. Il a édité aussi chez Seghers une Anthologie de la poésie mystique française (1973) ; en 1981, l’un de ses recueils les plus significatifs, L’oiseau-coeur, obtient le prix Guillaume Apollinaire, et il a reçu en 2005 le Prix de Littérature Francophone Jean Arp pour l’ensemble de son oeuvre. » (Claude Tuduri, La poésie de Jean Mambrino)

C’est Raymond Meyer qui a fait découvrir cette voix originale de la poésie contemporaine à Catherine Bolle. Devenus amis, Catherine Bolle, Raymond Meyer et Jean Mambrino ont effectué, après la publication de « Ta main aveugle », un pèlerinage sur les traces des plus grands auteurs ayant vécu en Suisse, par exemple Rilke.

« La poésie est un langage silencieux qui efface ses propres traces, pour qu’on entende ce que les mots ne disent pas. » (Jean Mambrino)


Douze haïku (1998)

Douze haïku
Texte de Silvio Corsini, gravures de Catherine Bolle
Pully : Raymond Meyer, 1998
Deux éditions distinctes, l’une sous forme de livre (leporello, 18 cm, en noir et blanc), l’autre sous forme de planche (100 cm, avec des à-plats en couleurs)
– 12 leporellos, num. de 1/12 à 12/12
Ex. n° 4/12
– 12 planches, num. de 1 à 12
Ex. n° 4

Comme de nombreux génies méconnus, Silvio Corsini a noirci plusieurs carnets et feuillets à l’aide de crayons de fortune. De ce fatras impubliable demeurent quelques instantanés écrits sans autre prétention que celle d’essayer de coucher sur le papier, comme le photographe fixe une image, les (trop) rares instants de grâce offerts par la vie à un homme ordinaire. Moments ténus, où l’émotion vient à la rencontre de l’âme, euphorie fugace, que l’art subtil du haiku permet si bien de traduire.
La relation professionnelle entretenue avec Catherine Bolle dès 1987 s’est transformée petit à petit en une amitié complice dont ce recueil est une manifestation tangible.
Dans sa version sous forme d’une planche de grand format, cet ouvrage constitue une première tentative d’exorciser – ou plutôt apprivoiser! – la gravure en couleur, un champ resté jusqu’ici inexploré.


Enclaves envisagées (1997)

Enclaves envisagées
Texte original de Jean-Louis Giovannoni, 9 photo­gravures de collages originaux de Catherine Bolle
[Lausanne] : chez P[ierre] M[agnenat] ; [Pully] : Ed. Raymond Meyer, 1997
Typo : François Roubin, Genève
9 pl. et 3 f. de texte sous chemise gravée, sous étui ; 29 cm
Etui réalisé par Jacques Menétrey à Lausanne
– 20 ex. numérotés de 1 à 20 comprenant une suite de neuf collages gravés, un collage original de Catherine Bolle et les trois pages du texte de Jean-Louis Giovannoni manuscrit reporté dans le cuivre
– 6 ex. lettrés de A à F enrichis de 3 états signés
– un exemplaire marqué « PM » comprenant les collages originaux
– 4 ex. hors commerce, marqués EA I à IV
Ex. « B », avec dédicace manuscrite de l’artiste à la BCU

C’est à l’initiative de Pierre Magnenat que s’est produite la rencontre entre Catherine Bolle et Jean-Louis Giovannoni qui, en parallèle à son travail d’assistant social dans un hôpital psychiatrique de la région parisienne, s’adonne à une intense activité d’écriture. Il a fondé en 1977 la revue Les Cahiers du double avec Raphaële George et fait partie depuis 2005 du comité de rédaction de la revue Le Nouveau Recueil. Enclaves envisagées a été écrit en écho aux collages (fragments d’aquatinte, photographies) réalisés par Catherine Bolle pour Pierre Magnenat. Pour animer la convalescence de ce dernier après une opération assez lourde, Catherine Bolle lui a proposé de lui tenir compagnie en dessinant et gravant son portrait. Les collages reproduits en photogravure au grain dans ce livre par Raymond Meyer intègrent à des paysages personnels (la rue des Deux-Ponts, à Pully, l’Ecole d’architecture à Genève, etc.) des portraits réalisés lors de ces séances de pause avec Pierre Magnenat, dont le regard « habite » littéralement le livre.
Le titre Enclaves envisagées a été préféré à celui donné par l’artiste à son travail : Anatomie-paysage