Deux anges (Purgatoire, Chant VIII)

Tandis que les deux compagnons gravissent la montagne, ils rencontrent une âme isolée et recluse qui se révèle être Sordel de Mantoue, un troubadour lombard de la première moitié du XIIIe siècle particulièrement admiré par Dante (il en fait notamment l’apologie dans De vulgari eloquentia). En effet Sordel incarne le chevalier parfait dont les chansons d’amour correspondent à l’idéal de Dante pour l’amour courtois (voir Dante et Béatrice). Aussi le poète prend plaisir à lui faire rencontrer Virgile au Chant VI du Purgatoire. Le troubadour les mène ensuite par une ouverture dans le flanc de la montagne vers la vallée où séjournent les princes négligents en attendant d’être admis à l’intérieur du Purgatoire.

 

Je vis alors cette armée de noblesse

Se taire et regarder ensuite vers le ciel,

Tout humble et pâle, et comme dans l’attente ;

 

Puis vis sortir du zénith et descendre

Deux anges qui tenaient deux épées flamboyantes,

Et qui n’avaient ni pointe ni tranchant.

[…]

Du giron de Marie tous deux sont descendus,

Nous dit Sordel, pour défendre le val

Contre le vieux serpent qui viendra tout à l’heure. »

Deux anges (Purgatoire, Chant VIII, Carnet de lavis, 7 mars 1988)