Que regardes-tu donc ? (Enfer, chant XXIX)

Lorsque Dante quitte la neuvième fosse, il aperçoit un de ses aïeuls au font de cette dernière.

 

De cette gent nombreuse et de ces plaies étranges

Mes yeux s’étaient tellement enivrés

Qu’ils désiraient de rester à pleurer.

 

Mais Virgile me dis : « Que regardes-tu donc ?

Pourquoi ta vue s’attache-t-elle encore

Aux douloureux esprits mutilés en ce fond ?

[…]

Il s’en fut, […] et j’allais après lui

Dans le temps même où je faisais réponse

Et ajoutais : « C’est que, dans cette fosse

 

Où je tenais les yeux ainsi braqué,

Je crois bien qu’un esprit de mon sang y déplore

La faute qu’on expie au fond si durement. »

 

Mon maître repartit : « Ne va pas tourmenter

Ta conscience au sujet de cette ombre :

Porte ailleurs ton souci, et qu’il reste où il est […]. »

Que regardes-tu donc ? (Enfer, Chant XXIX, Carnet de lavis, 4 décembre 1987)

Que regardes-tu donc ? (Enfer, Chant XXIX, Gravure sur bois, 1988)

Que regardes-tu donc ? (Enfer, Chant XXIX, Eau-forte et aquatinte, 1989)