Vois comme je me déchire ! (Enfer, Chant XXVIII)

Dans la neuvième fosse du huitième cercle, Dante et son guide se retrouvent face au cortège macabre des semeurs de troubles ainsi que des provocateurs de schisme.

 

Ah ! qui pourra jamais, et fût-ce en prose,

Pleinement exprimer le sang et les blessures

Qu’alors je vis, même en s’y reprenant ?

[…]

Jamais tonneau, privé de sa barre ou sa douve,

Ne fut crevé comme je vis une ombre

[…]

Comme je m’attachais tout entier à sa vue,

Il m’avise et des mains il s’ouvre la poitrine :

« Vois, me dit-il, comme je me déchire !

 

Vois Mahomet, comme il est mutilé !

Ali s’en va devant moi en pleurant,

Le visage fendu du menton à la houppe.

Vois comme je me déchire ! (Enfer, Chant XXVIII, Carnet de lavis, 4 décembre 1987)

Vois comme je me déchire ! (Enfer, Chant XXVIII, Carnet de lavis, 4 décembre 1987)